Aujourd’hui, l’industrie du sport propose de multiples solutions pour se chausser. Pourtant, on en oublierait l’essentiel : la technique de course. J’avais rédigé un article concernant le “courir au naturel” qui a eu beaucoup de succès. Je souhaite, à l’aune de près de 2 ans supplémentaires d’expérience, compléter cette article. En effet, au delà de ce que nous propose les fabricants, c’est vraiment notre manière de courir qui importe et qui influera sur les chaussures qui nous conviennent.
Réfléchissant à mes articles en courant, cela fait plusieurs semaines que je teste les nouvelles Hoka One One Speedgoat. A mes yeux, porter des chaussures démesurées dans leur amorti constituait presque une hérésie. Ce n’est un secret pour personne, je cours en chaussure à drop et amorti réduit depuis que j’ai commencé à courir en 2012 (à peu de choses près). Pour moi, les chaussures parfaites pour mon pied et ma morphologie sont les Salomon S-Lab Sense. Je n’ai jamais été blessé, je n’ai jamais eu de cloches et n’ai jamais été “bloqué” à cause de ces chaussures.
Il m’était impensable de penser à chausser des Hoka (pour ne citer que cette marque). Leur amorti hors norme et l’épaisseur de la semelle ne pourraient jamais me contenter. Je les voyais trop rigide, trop lourdes, … Je le pensais encore fondamentalement il y a encore un mois. Puis, il y a eu l’OCC… Durant cette course, ma condition de coureur de plaine s’est rappelée à moi… Bien que les Sense ont été parfaites durant toute la course (pas d’ampoules, de crampes, de douleurs), je me suis pourtant dit que porter ces chaussures sur 100, 120 ou 170 bornes ne seraient peut être pas le bon plan. N’est pas Kilian qui veut !
Cherchant une alternative “confort” pour mes futurs “longs” projets, je me suis dit qu’il serait bien imbécile de ne pas essayer d’autres marques (a fortiori en tant que blogueur). Me voilà donc à tester des chaussures à l’opposer de ce que j’ai l’habitude de porter et mes premières sorties m’ont inspirés ces quelques considérations sur la technique de course :
Mort au “minimalisme”
Loin d’être le premier à l’affirmer, je me suis toujours défendu de parler de “minimalisme” dans mes articles lui préférant les expressions “courir naturel” ou “foulée médio-pied”. Bref, le minimalisme est, à mon sens, une réappropriation dangereuse des fabricants. La plupart d’entre-eux ont d’ailleurs abandonné ce terme. Pourquoi ? Ils ont inféré à du matériel la capacité d’offrir une technique de course. Or, et cela tombe sous le sens, une chaussure ne vous apportera pas une meilleure foulée.
Le résultat de cette nomenclature marketing a été sans appel avec un nombre incroyable de coureurs blessés. Ces derniers ont achetés ces chaussures à cause d’un marketing en béton sans changer leur technique de course. Courir en drop et amorti réduit en continuant à talonner est effectivement une hérésie sans nom.
Pour palier à ce problème, les fabricants ont alors développée une nouvelle terminologie pour tenter d’endiguer le problème. Parlant désormais de chaussures favorisant la foulée naturelle, développant même des chaussures de transitions, ils ont établi la notion nécessaire et indispensable de progression lorsque l’on souhaite passer d’une attaque talon à une foulée médio-pied. L’idée a fait son chemin et le coureur lambda s’est mis à évoluer dans des plans de transition pour acquérir la bonne foulée.
La foulée naturelle
Je vous en ai déjà parlé en détail ici mais un rappel est de mise. La foulée naturelle ou, comme on devrait plutôt l’appeler, foulée biomécaniquement correcte, est la foulée que chaque personne souhaitant courir devrait apprendre avant même d’allonger la distance. Contrairement à ce qu’encore beaucoup de monde prétendent, l’attaque talon n’est pas une foulée adéquate biomécaniquement parlant.
La foulée naturelle ou médio-pied a la particularité de poser l’avant ou le milieu du pied en premier. L’onde de choc va être diminuée par le pied qui va en emmagasiner une grosse partie. Les mollets et les cuisses viennent récupérer le reste de cette onde qu’ils renvoient directement vers le pied lors de la poussée. Non seulement, cette technique joue le rôle d’amortisseur naturel mais en plus permet une économie d’énergie non négligeable en facilitant la relance.
A l’opposé, la foulée en attaque talon n’amortit rien et provoque la propagation de l’onde de choc dans tout notre corps. Essayez de talonner pied nu, c’est impossible. Pourquoi? Parce que notre talon n’est pas prévu à amortir notre poids ! C’est le rôle de nos pieds, de nos mollets, cuisses, ischios, fessiers…. Justement la foulée médio-pied a ce rôle !
Sur ce point, il est important d’apprendre à maîtriser cette technique qu’importe le type de chaussure que vous utilisez. Apprenez à donner ou à redonner à vos jambes leur rôle d’amortisseur et de propulseur. Naturellement, vous vous verticaliserez et réduirez ainsi les tensions lombaires, votre corps se déplacera en souplesse et en équilibre réduisant les tensions globales.
Les chaussures “biomécaniquement compatibles”
Les chaussures dites “minimalistes” ont provoqué pas mal de dégâts. Elles ont même mauvaise presse chez certains revendeurs. La faute à cette erreur marketing dont je parlais ci-dessus. En effet, ces chaussures n’ont qu’une seule et unique fonction : rendre la foulée naturelle la plus “pure” possible pour se rapprocher de la sensation de courir sans chaussure. Pour ce faire, elles possèdent non seulement un drop réduit et une flexibilité facilitant le mouvement spécifique du pied mais aussi souvent peu ou pas d’amorti.
Aujourd’hui, nous assistons à une mort du “minimalisme” et c’est très bien comme ça. La mode est passée ! Aux premières heures de Hoka, le “Maximalisme” a tenté une percée dans la terminologie des spécialistes de la course à pied. Il n’a heureusement pas fait long feu. On a voulu l’instaurer comme une opposition point par point du minimalisme ce qui est faux et tout aussi dangereux. En réalité et comme dans bien d’autres domaines, les mots en “isme” sont à proscrire !
En effet, pour ne prendre que le cas des Hoka One One Speedgoat que je suis en train de tester en écrivant ces lignes, elles disposent d’un drop de 5 mm, une semelle et un mesh flexible qui permet une attaque avant pied. On est donc bien loin de l’exemple opposé au chaussure “minimaliste”.
Il est désormais indispensable à tout coureur de parler en terme de compatibilité biomécanique. En effet, lorsque l’on a adopté une foulée naturelle ou médio-pied, les éléments à tenir en compte dans le choix d’une chaussure sont assez réduits. Il s’agit du drop et de la flexibilité de la chaussure. Le drop réduit (en dessous de 8mm et je dirais personnellement en dessous de 6mm) ainsi que qu’une flexibilité au niveau du médio-pied permet au pied d’évoluer sans entrave avec une foulée naturelle. Qu’importe la taille de la semelle, des laçets, de la couleur, tant que votre chaussure permet à votre pied de se plier au niveau des métatarses sans gêne (et donc avec un drop réduit), vous êtes face à une chaussure biomécaniquement compatible pour la foulée naturelle.
Après c’est une question de goûts et de préférences, vous voulez une chaussure ultra dynamique pour vos trails courts et dynamiques ? Tournez vous vers les chaussures autrefois appelées minimalistes c’est à dire avec un drop extrêmement réduit voir nul, une semelle ultra fine permettant une flexibilité extrême et n’alourdissant pas vos foulées (Vibram Fivefingers, Inov 8, Salomon, Sense, Merrel, Brooks…). Vous voulez une chaussure confortable avec laquelle vous souhaitez avaler des centaines de kilomètres et autant de dénivelés tout en palliant les risques de blessures provoquées par la fatigue ? Dirigez vous vers les Hoka, Altra et consorts.
Nouvelles perspectives
Cette article a pour volonté de tenter de détruire toute forme de sectarisme. J’entends ou lis trop souvent dans les commentaires des coureurs qui, comme moi, ne voulaient rien entendre en dehors des chaussures dites “minimalistes”. Certes ! Si cela est confortable pour vous, ne changez pas !
Mais pensez également à ouvrir le champs des possibles en allant voir ailleurs. A titre personnel, je sais que mes Sense seront encore mes fidèles chaussures sur des Trails courts ou moyens à faible dénivelé. Par contre, je pense de plus en plus à faire des Hoka mes compagnes pour les Trails moyenne distance en montagne et les longs. A suivre avec le test des Speedgoat qui paraîtra dans quelques semaines.
Article très intéressant !
En tant que coureur occasionnel, je me demande justement si je ne devrais pas aller voir du coté des chaussures permettant une foulée naturelle. Je cherche encore une technique de courses qui me convienne. Il m’arrive d’avoir de légère douleurs à l’extérieur du genoux après une longue distance sur sol dur. Et j’ai tout mon temps pour faire une transition vers la foulée naturelle en douceur !
Est-ce que tu aurais un modèle de chaussure bon marché à conseiller pour cette transition ?
Ouais… Il faut surtout s’entraîner et monter très progressivement sur les longues distances, courir un 100 miles au bout de 3 ans de pratique, bof….
Avec une bonne technique et un organisme “endurci” pas besoin d’artifices, même s’il faut un minimum car malheureusement nos pieds sont sur protégés depuis la plus tendre enfance…
Je n’ai jamais dit qu’il fallait sauter les étapes ! Cet article vise simplement à ouvrir l’esprit sur les différentes possibilités qu’offrent l’industrie du sport. Je dis simplement que si des chaussures permettent à certains de finir sans blessure pourquoi s’en priver ? Après, c’est certain que rien ne remplace l’entraînement 😉
Hello,
Je me retrouve à plus d’un titre dans ta réflexion. Le minimalisme (zéro drop, très peu d’amorti) venu des US a vécu. Là bas les gens qui se sont blessés ont commencé à vouloir intenté des procès aux marques qu’ils tenaient pour responsables de leurs problèmes. C’est un peu dommage, j’ai bien aimé voir Mizuno, New Balance ou Saucony se frotter au zéro drop. VFF continue son bonhomme de chemin mais c’est un peu un cas à part.
Personnellement j’ai le sentiment de pouvoir trimballer ma foulée médio pied sur un grand nombre de modèles de chaussures. Il y en a peu qui sont anti foulée naturelle contrairement à ceux que certains disent. Bien évidemment c’est mieux si dès le départ la chaussure a les qualités que tu décris, avec une toe box suffisamment vaste. Comme toi j’ai mis du temps à m’intéresser à Hoka et j’ai découvert des sensations vraiment intéressantes notamment avec la Challenger que j’ai portée avec bonheur sur l’éco trail de Paris.
Aujourd’hui j’aime alterner pour varier les plaisirs. Un jour j’ai envie de courir à plat avec peu de matière sous les pieds, le lendemain je me plais à chausser mes Hoka Valor.
Hello,
Je rejoins Philippe et alterne également les plaisirs et les sensations suivant ma forme et mon envie du jour. Je passe de VFF à Salomon Sense à Nike Zoom Terra Kiger à Hoka Challenger… .
Petit bémol tout de même en ce qui concerne les Hoka. Leur amorti oversized me fait tomber dans la facilité après qqs bornes. Je ne fait plus attention à ma foulée car il est clair qu’on ne ressent rien du tout du terrain avec autant d’amorti : tout est gommé, lissé. Les Hoka me servent donc maintenant à courir vite et (j’avoue) n’importe comment sur une fin de course pour atteindre un résultat… pas très fier de ça mais bon… .
Pour rejoindre cet article, je pense qu’il est difficile d’apprendre et de conserver une bonne technique de course en n’utilisant que des Hoka… elles masquent beaucoup trop les sensations.
Pour moi : à utiliser avec parcimonie !
Je pense aussi que la diversité est essentielle. Ne pas laisser le pied prendre l’habitude d’une chaussure. Un autre élément important selon moi, la capacité des abdos à tenir la posture longtemps. Cela permettra d’autant plus facilement le maintien d’une attaque médio pied dans la durée. Par contre, contrairement à Philippe, je cherche plutôt un chaussant d’avant pied ajusté.
Comme tu t’en doutes, je ne peux qu’approuver chaque élément de ta réflexion ! Merci à toi pour ton feedback !
Ces petits schémas sur la foulée biomécanique ont fait tilt quand je les ai vu sur ton article la dernière fois. Les retrouver là, ça fait du bien. Je fais de plus en plus attention à ma foulée et je constate que, en pleine forme, j’attaque naturellement de l’avant du pied alors que lorsque je fatigue la tendance s’inverse… C’est donc à travailler!
C’est sur que c’est à travailler mais comme le reste c’est une question d’entraînement. Même moi qui n’ai jamais couru que de cette manière, je me suis surpris à talonner dans les dernières descentes de l’OCC ;). Bonne continuation à toi ! Félicitations pour ton blog, il est très chouette à lire !!
Merci! Je me suis permise de mettre un lien vers le tiens dans mes blogs favoris 🙂
Merci à toi, je viens de faire pareil avec ma nouvelle Blogroll 😉
Bonjour, votre article est trés intéressant, je suis actuellement en pleine réflexion sur mon futur achat de nouvelles running, je viens de constater que je n’ai que des chaussures à drop de 8 à 10 mm, et cela fais presque 1 an que je multiplie les bobos en tout genre, je dis bobos car ils ne m’empêchent pas de courir mais ils me freinent tout de même dans mes objectifs et je n’ose pas trop forcer de peur de réveiller mon syndrome du tfl par exemple dû à mes jambes arquées.
J’ai bien envie de tenter les drops inférieurs à 6 mm, qui ont l’air efficaces sur pas mal de monde et d’apprendre à courir de façon plus naturelle (j’ai une attaque Talon) avec des hoka ou les zélotes de saucony, mais elles sont si chères que j’ai peur de me lancer même si je serai prête à tout pour courir avec zéros douleurs.
Que pensez-vous de cette relation drop/blessures, pensez-vous vraiment que de réduire le drop (et par la force des choses modifier sa foulée) peut réduire les risques de blessures ?
Merci de votre réponse, Jenn.
Je pense que la première chose est de vérifier que vous avez la bonne technique de course. Ensuite, si vous me dites que vous avez des jambes arquées provoquant le problème de la TFL, il est plus que nécessaire d’aller voir un podologue pour essayer de régler le problème. Ce n’est qu’une fois que vous serez remise “droite” que l’option des chaussures pourra se poser. N’hésitez pas à me tenir au courant.
Julien
Merci de votre réponse, j’ai déjà des semelles, elles ont été priais pendant 8 mois puis retour des soucis de genoux, elles ont donc été modifiées pas plus tard qu’hier.
J’espère que tout va rentrer rapidement dans l’ordre.
À suivre.
Encore merci.
Bonjour,
J’aime beaucoup votre article qui dissocie technique de course et chaussures.
J’ai fait la transition d’une attaque talon sur une attaque médio-avant pied à cause de problèmes de genoux. Mettant renseigné sur internet, j’ai fait l’acquisition de semi-minimaliste puisque les informations étaient relayés que par des pro-minimalistes. Ils se sont appropriés ” la foulée bio mécaniquement correct” alors que tout le monde devrait l’apprendre comme en athlétisme.
Je trouve ça dommage que le marketing, de toutes les marques, idéalise l’attaque Talon et le déroulé du pied entier.
Votre transition est intéressante. J’aurai une question, est- ce que ces chaussures modifient votre cadence de pas?
Merci, Xavier
Bonjour Xavier !
Tout d’abord, merci pour votre message. Vous avez tout à fait compris ce que je voulais faire passer à savoir que la technique de course et les chaussures doivent compris distinctement. Il est important que la chaussure ne vienne pas entraver la technique mais après cette considération, c’est à chacun de trouver … chaussure à son pied.
Concernant la cadence de pas, c’est la foulée et non la chaussure qui la détermine donc chaussure minimaliste ou pas, votre cadence, si vous courez avec une foulée biomécaniquement correcte, sera de 180 pas par minute environ.
Bien à vous,
Julien
Très intéressant cet article, je suis également aussi attiré par les Hoka sur le long.
Courant sur Inov8, est-ce que le passage entre Minimalisme et Oversize est aisé ?
Peut-on passer d’un entrainement à un autre aux 2 types de chaussures sans souci ?
Merci de vos retours.
Sportivement,
Laurent
Bonjour, venant de chaussure minimaliste, le passage au chaussure oversize se fait facilement. L’inverse n’est par contre pas le cas. Personnellement, je passe de l’un à l’autre sans soucis suivant le type d’entraînement. Je pense même que c’est intéressant de conserver différents types de chaussures afin de ne pas habituer notre corps à l’une ou à l’autre.
Sportivement,
Julien
Je change aussi régulièrement les running d’un entrainement pour habituer mon pied.
On se fait facilement à la Speedgoat où il y a une autre paire qui serait plus adapté ?
Je mesure 1m74 pour 66kg donc je ne suis pas un coureur lourd 🙂
Merci de ton retour.
Laurent
On s’y fait vite comme toute chaussure, il faut le temps qu’elle se fasse. On n’est pas avec une minimaliste qui se plie pour un rien mais je dirais qu’elle est clairement adaptée pour votre profil. Cordialement
Bonjour à toutes et à tous,
Je suis souvent blessé (tendinite diverses, petite entorse, etc…)et on me parle sans cesse d’aprentissage afin de courir en minimaliste. Mais une simple question me revient constamment en tête à laquelle je ne trouve pas encore de réponse concrète et détaillée.
Commment apprendre à courir en minimaliste?
Merci.
Paul
Bonjour Paul,
Je pense que cet article t’a sans doute déjà aidé à voir plus clair.
En gros et pour caricaturer, courir naturelle, c’est courir sur l’avant ou le milieu du pied.
Pour apprendre cette technique, je te conseille de courir pied nu sur une surface dure pendant quelques centaines de mètres.
Je peux t’assurer que tu adopteras alors la bonne technique ;).
Celle-ci s’acquiert progressivement. Ne va pas trop vite pour ne pas te blesser car ton corps (notamment tes mollets) doivent s’habituer à être sollicités.
J’espère que cela t’aidera.
N’hésite pas à poser tes questions.
Julien
[…] Les Hoka One One Speed Instinct sont les nouvelles bombes de Trail de chez Hoka. Dans la lignée des nouvelles Tracer (conçues, elles, pour la route), les Hoka One One Speed Instinct se démarquent clairement de la gamme traditionnelle et « oversize » de la marque. En effet, l’épaisseur de la semelle rentre dans la norme avec une épaisseur de 20mm sur l’avant du pied et 23mm à l’arrière. Vous l’aurez donc compris le drop est de 3mm ! Cela signifie que la chaussure sera clairement adaptée à la foulée naturelle. […]
[…] et la flexibilité de la semelle, cette chaussure donnera le meilleur d’elle-même avec une foulée naturelle. Néanmoins et malgré la cure d’amincissement de la semelle, l‘amorti typique de chez […]
Hello,
Voilà que je découvre ton blog, sous les conseils de Matthieu Peltier (on s’est croisé à la fin du Trail de l’Orneau dimanche). Intéressant! Très intéressant! Faudrait même qu’on aille courir ensemble un de ces jours, histoire de creuser certains aspects qui m’intéressent… 😉
Pour ma part, j’ai fait une transition un peu spéciale vers le minimalisme/course naturel. J’ai arrêté de courir pendant plus de 10 ans, suite à une blessure répétée au genou. Je me suis tourné vers le VTT.
Par manque de temps, et après avoir lu le bouquin “Born to Run”, j’ai décidé de me mettre à la course fin 2013 à pieds… nus. J’ai donc pas mal potassé (dont l’excellent livre de Barefoot Ken Bob: Barefoot Running Step by Step.
Grâce à mes lectures, et au fait que je recommençais depuis zéro, j’ai pu faire une transition longue et réussie. Il y a tout juste 2 ans, je courais le semi-marathon de Bruxelles pieds nus, en 1h50.
Ensuite, je suis passé au chaussures, car j’ai été attiré par le trail (et tous ces chemins caillouteux, ca fait quand même sacrément mal aux pieds! ;-)). J’ai donc acheter des Luna Sandals, puis des Merrell Trail Glove et Road Glove (drop 0). Puis, suite à des douleurs au niveau du tendon d’achille, on m’a conseillé d’ajouté un léger drop pour moins mettre sous tension le tendon. J’ai donc acheté des Brooks Puregrit (drop 4).
J’ai donc fait une transition inverse: des pieds nus vers le chaussé avec drop! Par contre, la course pieds nus m’a appris la foulée naturelle, que j’ai gardé depuis et que je peaufine au fur et à mesure (côté lecture, je vous conseille “Courir léger” de Solarberg Séhel).
Je suis persuadé que la foulée naturelle est la solution à beaucoup de meaux. Les moyens d’y arriver sont multiples et différents pour chacun, mais la course pieds nus aide beaucoup (on ne talonne pas des km pieds nus!). La patience est ce qui est de plus difficile, surtout pour les coureurs qui ne veulent pas réduire leur volume de course!
Depuis lors, je suis toujours avec mes Brooks, mais je lorgne vers les Salomon S-Lab Sense… Je cherche aussi une bonne chaussure pour le Marathon du Mont-Blanc l’année prochaine (si je suis tiré au sort ;-))…
A suivre donc!
Bonjour,
Le minimalisme est courir avec un minimum entre vous et le sol. 13mm d’amorti et 4mm de drop dans des chaussures qui “maintiennent” n’est pas du minimalisme.
S’il est effectivement possible d’avoir une foulée médio-pied correcte quelque soit le type de chaussure, il n’est pas possible d’avoir une attaque talon en chaussure minimaliste, ou en barefoot.
Quelle est la différence entre le barefoot et le minimalisme ? Une fine semelle pour garder les pieds roses et vous aider à courir dans les petits cailloux, c’est tout.
Or, vous vous trompez en pensant que les chaussures ne peuvent pas modifier votre foulée. Je peux vous le prouver très simplement : enlevez-les et retournez courir ! (avec précautions, d’accord ?)
C’est à cause de l’amorti de nos chaussures que nous courons presque tous en posant le talon en premier, ce qui n’est pas naturel. Regardez un jeune enfant courir, c’est très instructif !
D’ailleurs, la façon la plus simple de retrouver une foulée médio-pied est courir pieds-nus, ou en minimaliste.
Pour votre informations, les blessures en minimalismes viennent principalement de 2 causes :
– En premier lieu et majoritairement, le “trop, trop tôt” qui revient à sous-estimer la transition vers une foulée naturelle.
– En second lieu, les chaussures qui “tendent vers le minimalisme” et proposent un amorti réduit, pas assez pour modifier la foulée, mais trop pour compenser le travail que votre corps ne fait pas. Ces chaussures-là ont fait des ravages chez des coureurs qui n’avait pas la technique adaptée ! Ou comment attaquer du talon sans amorti…
Le commentaire de Yannick Dewael est très intéressant : on change le plus souvent sa foulée pour soulager ses genoux, on court minimaliste parce que pieds-nu ça peut piquer (!) et l’amorti des chaussures est remplacé par le travail du mollet via le tendon d’Achille. Si on rajoute Born to run et courir léger, il ne maque que le site La Clinique du Coureur pour la preuve scientifique.
Olivier
Je ne vais faire que citer mon article et juste apporter une précision:
– “Loin d’être le premier à l’affirmer, je me suis toujours défendu de parler de « minimalisme » dans mes articles lui préférant les expressions « courir naturel » ou « foulée médio-pied ». Bref, le minimalisme est, à mon sens, une réappropriation dangereuse des fabricants.”
– Et bien, je cours exactement pareil pied nus ou avec des Hoka. Pourquoi parce que j’ai une foulée médio-pied et non des chaussures qui sont ceci ou cela… Je viens de participer à une étude sur la foulée “naturelle” justement. Je vous enverrai la vidéo si vous ne me croyez pas ;).
– “Courir en drop et amorti réduit en continuant à talonner est effectivement une hérésie sans nom.”
– “Les chaussures dites « minimalistes » ont provoqué pas mal de dégâts. Elles ont même mauvaise presse chez certains revendeurs. La faute à cette erreur marketing dont je parlais ci-dessus. En effet, ces chaussures n’ont qu’une seule et unique fonction : rendre la foulée naturelle la plus « pure » possible pour se rapprocher de la sensation de courir sans chaussure. Pour ce faire, elles possèdent non seulement un drop réduit et une flexibilité facilitant le mouvement spécifique du pied mais aussi souvent peu ou pas d’amorti.”
– “Qu’importe la taille de la semelle, des laçets, de la couleur, tant que votre chaussure permet à votre pied de se plier au niveau des métatarses sans gêne (et donc avec un drop réduit), vous êtes face à une chaussure biomécaniquement compatible pour la foulée naturelle.”
En tout cas, je ne peux absolument pas être d’accord avec cette affirmation : “Or, vous vous trompez en pensant que les chaussures ne peuvent pas modifier votre foulée. Je peux vous le prouver très simplement : enlevez-les et retournez courir ! (avec précautions, d’accord ?)”
Je m’attendais un peu à cette réponse puisque vous avez déjà une foulée médio-pied, alors j’avais prévu la démonstration inverse : Tout le monde court médio-pied… jusqu’à mettre des chaussures ! C’est bien dans ce sens que les chaussures modifient notre foulée. Or, le barefoot -ou le minimalisme- permet de revenir à une façon de courir naturelle. Je réitère donc que les chaussures modifient notre foulée.
Je parle sans doute d’une généralité quand vous me parlez de votre cas personnel, ce qui explique peut-être notre divergence.
Toutefois, je remarque malicieusement que vous changez de chaussures en fonction de la distance que vous courrez. C’est commun, car la foulée médio-pied se dégrade avec la fatigue et l’amorti permet de compenser un peu… ce qui n’est pas possible en minimaliste.
Pas d’incidence les chaussures, disiez-vous ? 😉
En fait, en relisant votre commentaire, j’étais en partance pour mon entraînement hier.
Je ne comprends pas pourquoi vous commenter mon article. En effet, vous ne faites que paraphraser ce que je dis dedans et dans celui-ci (https://www.sentiersduphoenix.be/courir-au-naturel/).
D’ailleurs, vous dites “Or, vous vous trompez en pensant que les chaussures ne peuvent pas modifier votre foulée. Je peux vous le prouver très simplement : enlevez-les et retournez courir ! (avec précautions, d’accord ?)”. Mais en fait, à aucun moment dans mon article (écrit il y a plus d’un an) je ne dis cela ^^
Bref, je vous ai dit hier dans la précipitation qu’une chaussure ne peut pas changer votre foulée. Bien sur, elle le peut. Comme vous dites, elle peut vous empêcher d’avoir la bonne foulée. ça je suis d’accord. Par contre, quelqu’un qui attaque-talon avec n’importe quel type de chaussure (ça existe) ne pourra jamais acquérir une foulée médio-pied grâce à une chaussure. Il lui faudra un apprentissage et une transition nécessaire. La chaussure ne lui imposera donc pas la bonne foulée.
Deuxième élément sur lequel, je ne suis pas d’accord. Oui, je change de chaussure en fonction de la distance. Non ce n’est pas parce que ma foulée change (regardez les images de mon arrivée à l’OCC), c’est parce que j’apprécie un peu plus de confort sous les métatarses. Ce qui n’est pas contraire comme vous dites à une chaussure biomécaniquement compatible.
D’ailleurs, je vous invite à prendre connaissance de la marque Topo Athletic créée par Tony Post (le “gourou” du minimalisme américain). Vous savez ce que sont ces chaussures ? Des chaussures de 3mm de drop avec près de 15mm de matière sous le pied ^^ Pourquoi ? Parce que les coureurs au naturel avait besoin de plus de protection sous le pied sans avoir d’entrave dans leur mouvement…
Bref, ceci est mon dernier commentaire. Vous trouverez sans doute de nombreux arguments pour me contredire 😉
Bonjour,
Pour clore ce débat, je vous invite à faire des recherches sur l’indice de minimalisme des chaussures, valeur créée par des professionnels spécialistes de la santé et du sport.
Il apparaît qu’à partir d’un certain seuil de minimalisme de la chaussure, les coureurs augmentent leur cadence de pas et n’attaquent plus du talon. En clair, si vous optez pour des chaussures suffisamment minimalistes, vous n’aurez plus la foulée du coureur-marcheur.
Là où nous sommes tout à fait d’accord, c’est dans le danger que constitue un entre-deux, avec des chaussure ni assez minimaliste, ni assez maximalistes.
Je commente donc votre post, pour réaffirmer que la façon la plus simple de retrouver une foulée naturelle est le barefoot et le minimalisme, qu’on enterre peut-être un peu vite.
Visiblement, vous ne tirez vos conclusions que de votre propre expérience personnelle et je m’inquiète que les généralités que vous en déduisez n’engendre de fausses croyances chez vos lecteurs.
Pourtant je suis bien d’accord avec presque tout ce ce que vous avez écrit. Presque 😉
Bonne journée
Bonjour,
Merci pour votre article, ça rassure de voir que d’autres personne ont la même expérience.
Personnellement je suis passé chez Altra et j’ai été bluffé par le confort et le dynamisme de leurs chaussures. Elles combinent du zero drop, qui, une fois appréhendé permet de profiter à 100% de la foulée naturelle, à de l’amorti (plus ou moins marqué selon les modèles) qui permet de ne pas trop se violenter sur de longs runs. Elles mettent évidemment en valeur une toe box surdimensionnée très agréable et performante.
Mais, attention, la chaussure ne change pas la foulée, je vous rejoins là-dessus, si je voulais je pourrais très bien attaquer talon avec mes Altra et le problème serait toujours le même. Pour moi des chaussures zero drop ou carrément minimalistes ne servent qu’à profiter de la foulée naturelle et éventuellement à l’encourager (mécaniquement, quand on passe de 15mm de drop à 0mm, ça vous change vos habitudes de course / même principe quand on passe de 25mm à 3mm d’amorti !).
Cela dit depuis que j’ai changé de chaussure, même si j’attaquais déjà medio-pied / avant-pied, j’étais plus sujet au mal de dos que maintenant, je crois que ces chaussures m’ont aidé à me ré-axer et à trouver une posture mécaniquement meilleure. Je ne vous parle même pas de mes performances qui ont fait un bond (sans jeu de mots).
En tout cas, super article, neutre et intelligent, sans parti pris, sans conclusion hâtive, bref une belle réflexion.
Bonne route !
Je suis assez d’accord avec beaucoup de chose que vous dites, mais je vais rejoindre le commentaire d’Olivier CHINER sur un point : Passer sur des chaussures intégrant des technologies visant à soulager le pieds va nécessairement avoir un impact sur la façon de courir, ce qui ne veut pas dire que vous allez vous remettre à talonner !
Si les chaussures qui “tendent” vers le minimalisme type VFF ou Merrell aident à garder une foulée “correcte”, elles ont aussi une autre propriété fort intéressante. Elles permettent de ressentir plus tôt les douleurs indiquant quand on “tire” un peu trop sur la machine.
Si le corps commence à vraiment souffrir au bout de 50 Km en trail, c’est peut être que ce n’est tout simplement pas une bonne idée de continuer (un avis qui n’engage que moi).
En fait la foulée n’est qu’une partie du problème, et je vais prendre ici mon cas pour exemple. Il est assez particulier parce que contrairement à beaucoup de coureur, j’ai vraiment appris à courir. Jeune, j’ai fait 10 ans de piste en club d’athlétisme (1000 M puis 800 M en plus des cross en chaussures à pointes !). J’avais donc déjà une foulée “relativement bonne” acquise à grand coup de séances de gammes et de renforcements dans des gradins entre autre :).
Malgré ça, le fait de passer en “minimaliste” à contribuer a me faire prendre conscience de quand je tirais trop sur la corde car les sensations étaient plus “cash” qu’avec des chaussures à drop et amortis. M’entraînant beaucoup à la sensation, ce genre de “retour” est très précieux.
Ces gains ne sont pas entièrement due au chaussures, bien sûr, mais ça m’aide beaucoup.