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L’attente depuis la Saint-Nicolas
Depuis le 6 décembre, j’attendais avec une irrépressible impatience cette course quasi mythique en Belgique : la BOUILLONNANTE. Je suis inscrit sur le 25 km et 1000 m de D+. Pour moi, c’est véritablement mon premier vrai Trail courte distance. Première fois que je vais me frotter à un dénivelé cassant pour la Belgique et à des single tracks bien technique.
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Le Jour-J
Je me lève à 6h30, le stress est déjà présent. Je me force à avaler mon petit déjeuner bien copieux et nous voilà parti pour une bonne heure de route jusque dans le Sud de la Belgique à Bouillon. Arrivé sur place, la pression monte encore d’un cran. L’arrivée dans la ville avec le Château qui la domine me donne des frissons. J’ai une boule au ventre. Je sors de la voiture m’apprête. Avec ou sans veste, j’hésite… Il fait bien caillant ce matin-là. Tout le monde est habillé comme en plein hiver. J’hésite et puis finalement j’opte pour le t-shirt sans manche et les manchons.
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Il est 8h15 quand je retire mon dossard. Le numéro 2468 m’est attribué et je caille des billes. Est-ce l’humidité qui règne ou le stress? Sans doute les deux combiner. Je croise mon ancien prof de gym qui s’aligne sur le 54 km. Il doit se demander si je vais bien parce que je dois être blanc comme un mort.
Ensuite, arrive des connaissances, j’ignorais qu’elles s’alignaient sur le 24 et je dois dire que ça me fait bien plaisir. Je caille toujours autant et je vais me chercher un café et un pain au chocolat qu’une bénévole me donne bien gentillement.
8h45, les 54 s’élancent ; 9h30, c’est au tour des 19… La pression monte… 9h40… On appelle tous les 24 dans la cours du château. Après les recommandations d’usage, la célèbre musique des Visiteurs retentit dans la cours du Château. Autant vous dire, ça donne la NIAK. On est les chevaliers du jour et ça va bouffer des sentiers. Le départ est lancé, on se lance dans le long couloir qui nous amène au pont-levis. La musique d’Era n’est plus qu’un souvenir quand un groupe de percussion prend le relais près de la ligne de départ. On y est ! On démarre !
La course
On descend alors les contreforts du Château pour longer la Semois sur 2 kilomètres. Ça roule bien, on s’échauffe. Je dépasse pas mal de monde et abandonne mes camarades dès le premier kilomètre. J’ai un train un peu rapide en ce début de course. Je dois être à du 11-12 km/h. Très rapidement, premier ralentissement et première difficulté qui se profile devant moi. Je coupe à travers tout pour me placer dans un groupe un peu plus rapide. Arrivé en haut, déjà une première descente en lacet où, enivré, je coupe à travers tout en faisant le Fangio. Mauvais choix… Les douleurs au mollets se réveillent vite. Merde. J’espère ne pas m’être cassé. La longue côte de près de 3 km qui s’ensuit me tue. Je n’arrive plus à avancer. J’ai mal aux mollets de plus en plus. Pourquoi ais-je démarrer trop vite? Erreur du débutant. Je me fais doubler par beaucoup de monde y compris un de mes potes qui me tape l’épaule.
Je suis un vrai diesel et attend encore. Je mors sur ma chique comme mon père me dit toujours. Arrivé en haut, ça se dérouille. Les douleurs disparaissent. Je commence à taper la causette avec deux liégeois qui font habituellement du VTT. Et c’est avec eux que je déroule durant les 4 km de descentes qui suivent. On rigole, on se marre et on avance bien (13 km/h). Ça regrimpe directement et là je suis aux anges sur la Crète de Frahan. Le soleil fait son apparition dans le single track caracollant et bien pentu qui mène aux Crètes. Je prends littéralement mon pieds dans la descente jusqu’au premier ravitaillement. Avec mes amis liégeois, on regagne quelques places dans cette descente.
Le temps de vite se ravitailler que se profile la “course de côte” du jour : The Wall, 600 m d’à travers tout et 150 de D+. Je boucle le tout en 10 min 24. Mon père m’attend au dessus pour m’encourager. Je mets le paquet sur la fin sans savoir que c’est filmé.
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Je ne vous mentirai pas en disant que la côte en macadam qui suit est dure… Je marche. Je me fais encourager par les deux liégeois qui repassent devant moi. On dirait que ça marche. Je repars et là, mon enthousiasme ne fait que redoubler quand je vois le panneau indiquant le début du parcours des échelles de Rochehaut. Descente rapide et légèrement technique et puis on arrive aux échelles. Un steward est là pour nous diriger soit vers les échelles soit vers une descente abrupte et glissante mais où une corde nous attend pour nous aider. Je choisis cette 2e option car une file se forme pour les échelles. C’est bien pentu et je prends encore une fois un plaisir fou à descendre mais une plaque de boue sous les feuilles et une arrivée un peu trop rapide ne me permettent pas d’éviter la chute. Je ris et d’autres également voyant que je ne me suis pas fait mal. Il y a quand même une sacrée ambiance et ça charrie à tout va ! J’aime ça. Dans l’aventure, je perds les deux liégeois.
Ça descend comme ça jusqu’à la Semois qu’on avait abandonnée juste avant The Wall. Là, il s’ensuit 1,5 km de single track où je suis calé derrière une femme dont le rythme est juste en de ça du mien, et ça casse bien les jambes… J’ai du mal à devoir raccourcir ma foulée. J’arrive à la passer juste avant une côte à travers tout que suit une descente tout en douceur et régulière. Les 2-3 kilomètres suivants, je dois avouer ne plus trop m’en souvenir. Si ce n’est que c’était assez monotone et me souviens de plus moment où je me suis littéralement laissé à rêvasser pendant que mes guibolles avançaient.
On retrouve à nouveau la Semois, on zigzague dans les bois et puis arrivent les 2 bornes de côte qui nous mèneront en face du Tombeau du Géant. Je vais beaucoup de la Côte en marche rapide et arrive à dépasser quelques coureurs. Les jambes commencent à tirer sérieusement et je sens que niveau énergie, ça chute pas mal. Il me reste encore plus de 7 km…. On arrive sur une portion en macadam et je cours au mental jusqu’au ravito du 19e kilomètres. L’Aquarius fait un bien fou. J’admire la tombe du Géant dans la descente. La fatigue se ressent : ça tape plus ! Et le parcours le long de la Semois n’arrange rien, bien que roulant et sans difficulté, c’est sa monotonie qui me fout un coup. Les crampes pointes mais le cuissard de contention semble les contenir. Après être bêtement tombé à cause d’une racine, je décide de prendre mes derniers gels d’énergie. J’en prends un premier mais rien n’y fait, ça tire, ça part en crampe. Je le sais, je n’ai pas assez bu.
J’entame ce qui s’avérera être la dernière côte. Et puis, je vois le mirador. Le fameux mirador qui scelle la fin du parcours et annonce le dernier kilomètre. Je prends mon dernier gel, bois un coup et pars dans un rythme soutenu au mental. J’ai mal partout mais MERDE, c’est la fin. J’arrive au dessus et retrouve le groupe de percussion. Mieux qu’un gel, ils me donnent l’énergie nécessaire pour descendre en trombe vers Bouillon.
Voilà le Château, il ne reste plus qu’à monter les marches jusqu’à l’arrivée et c’est loin d’être facile !
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Arrivé !!! Quelle course ! Il y a 9 mois d’ici, j’étais incapable d’aligner 3 km sans être essoufflé et voilà que je termine une course de 25 kilomètres et 1200 m de D+. Juste MAGIQUE ! L’organisation est juste exceptionnelle et je dois avouer qu’à plusieurs reprises j’aurai atteint le “running high” et que des larmes de bonheurs ont coulé. Pour sur, I’ll be back comme disait Schwarzie…
Pour finir, je vous mets la les vidéos qui ont été prises par ChronoRace le long du parcours :