Le Mont Blanc, s’il y a bien une montagne en Europe qui attire les convoitises, c’est celle-ci. Pourtant, malgré sa popularité, le Mont Blanc reste un sommet exigeant. L’altitude et les conditions en montagne ne sont jamais des choses à prendre à la légère. Cela nécessite une préparation et une expérience minimum. C’est pour cela que je souhaite vous donner mes conseils pour une bonne préparation pour l’ascension du Mont Blanc.
Le Mont Blanc, un rêve accessible ?
Qui n’a jamais voulu gravir le toit de l’Europe ? Plus qu’un objectif, c’est un rêve pour beaucoup de personnes. J’ai eu personnellement la chance de faire l’ascension du Mont Blanc en juillet 2017. Ce fut une expérience inoubliable comme vous vous en doutez. Beaucoup d’entre vous m’ont demandé des informations sur cette ascension et surtout sur la préparation pour l’ascension du Mont Blanc, je vous ai donc rédigé cet article en espérant qu’il répondra à la plupart de vos interrogations.
Malgré l’aura qui entoure le sommet du Mont Blanc, ce dernier est accessible à tout le monde pour peu que l’on possède un minimum d’expérience et une préparation spécifique.
Malgré ces paramètres, cela ne veut pas dire que tout le monde arrive au sommet. En effet, même si techniquement, de nombreuses montagnes sont plus complexes, le Mont Blanc possède encore un taux d’abandon relativement élevé. Le manque d’expérience, une mauvaise préparation physique, une absence de préparation technique ou plus simplement une météo capricieuse sont autant de paramètres qui pourront jouer en votre défaveur.
Ces derniers ne doivent pas être pris à la légère car la Montagne fait des morts chaque année. Elle, elle n’y est évidemment pour rien. Elle est par nature dangereuse et intraitable. C’est à nous de rester humble face à elle et accepter nos limites pour se préparer au mieux à contrer ces dernières.
Préparation pour l’ascension du Mont Blanc
Les conseils que je vais vous donner ici sont ceux que je retire de MON expérience. Ils ne remplacent absolument pas ceuxdes professionnels de la montagne. Mon but avec cet article est de vous montrer qu’avec un minimum de préparation et d’expérience, le Mont Blanc (ou une autre montagne) peut devenir un objectif sportif pour beaucoup d’entre vous.
Gagner en expérience
C’est un peu étrange de commencer un programme de préparation pour l’ascension du Mont Blanc en vous disant de gagner en expérience.
Pourtant, il faut garder à l’esprit que l’ascension du Mont Blanc fut pendant de nombreuses années le sommet qui couronnait une “carrière” d’alpiniste. On finissait par le Mont Blanc. On ne commençait par pas lui.
C’est la raison pour laquelle, je vous conseille ardemment de faire vos armes sur d’autres sommets. Cela ne veut pas dire qu’on doit forcément enchaîner 20 autres sommets. Personnellement, j’ai fait de l’ascension de la Roche Faurio (3730m) deux ans avant. C’était ma première expérience en alpinisme. C’était la première fois que j’enfilais des crampons, la première fois que je tenais un piolet de ma vie et surtout la première fois que je marchais encordé. Le sommet n’était pas technique, ni même haut pourtant j’y ai acquis une première expérience encadré par un guide professionnel.
Comme beaucoup d’entre vous, je n’ai pas un nombre de congés infinis. J’ai donc du attendre 1an avant de faire ma seconde expérience en montagne. C’était l’ascension du Grand Paradis (4061m) avec des amis. Là, ce n’était plus la marche cramponnée ou la tenue du piolet mais le fait d’être en tête de cordée et de jouer avec les différents noeuds qui a enrichi mon expérience. En plus de cela, l’orage qui nous a menacé et nous a empêché d’atteindre le sommet m’a appris l’humilité. Même bien préparé et avec l’expérience suffisante, personne n’est à l’abri d’une mauvaise météo.
J’aurais aimé ajouter encore une ou deux courses en montagne avant de me lancer dans l’ascension du Mont Blanc mais grâce à Savoie Mont Blanc, Saint-Gervais Mont-Blanc, Compagnie des Guides de Saint-Gervais et Mindshake PR, l’opportunité s’est présentée bien plus tôt. Je ne pouvais pas refuser. Malgré tout, je vous conseille de faire au minimum 3 ou 4 courses en montagne avant de vous lancer dans cette préparation pour l’ascension du Mont Blanc.
Préparation physique
Vous avez acquis un minimum d’expérience ? Vous souhaitez vous lancer dans la grande aventure de l’ascension du Mont Blanc ? C’est une bonne chose. C’est un objectif magique et inoubliable dont je vous ai déjà parlé longuement. Maintenant, pour se faire, vous devez mettre toutes les chances de votre côté. Cela commence par la préparation physique.
Comme vous vous en doutez, il y a différents paramètres qui rentrent en compte pour optimiser votre préparation physique : le dénivelé, l’altitude et la durée de l’effort. C’est la raison pour laquelle je vous propose de vraiment vous préparer de manière spécifique au minimum 6 mois en amont si vous n’êtes pas du tout sportif et 3 mois avant l’ascension si vous pratiquez déjà une activité régulière (3 entrainements semaines).
Voici un exemple volontairement simplifié d’une semaine-type que J’AI suivi :
- 45 min RPM (spinning)
- Entrainement spécifique (fractionné sur plat ou en côte) en course à pied : 1h30
- Repos (Gainage)
- Sortie endurance ou seuil en course à pied : 1h30
- Repos
- Repos
- Sortie longue : 20 à 30km avec dénivelé
Pour d’autres conseils sur votre entraînement, n’hésitez pas à vous rendre dans la section conseil du blog.
Ce programme n’était évidemment pas fixé dans le marbre. J’y ai rajouté de plus en plus de dénivelé au fur et à mesure que l’échéance approchait pour cumuler environ 3000 D+ par semaine. J’avais également tendance à rajouter l’une ou l’autre randonnée en lieu et place d’une séance si la fatigue ou le manque de motivation étaient présents.
Là aussi, suivant le lieu où nous habitons, nous ne sommes pas tous égaux face à ce défi. En effet, en temps que coureur des plaines, il faut volontairement faire le “hamster” et cumuler le dénivelé en répétant encore et encore les petites côtes. C’est usant, ce n’est pas intéressant mais c’est efficace. Par contre, si vous habitez en montagne, je ne pense même pas qu’un tel entraînement vous sera indispensable si vous pratiquez déjà des sports outdoor.
Pour programmer votre plan d’entraînement, je vous conseille de faire appel à un coach sportif professionnel !
Quoiqu’il en soit, je vous conseille de vous renseigner auprès de coachs professionnels. Ils vous conseilleront et vous encadreront au mieux. Ils vous offriront surtout l’accompagnement adapté à votre expérience et condition physique. Pour moi, le suivi d’un plan d’entraînement structuré vous permettra de mettre le maximum de chance de votre côté.
Acclimatation
Une inconnue
Malheureusement, même avec la meilleure préparation physique, la réaction de votre corps à l’altitude sera différente. En effet, certaines personnes ressentent l’altitude très tôt (dès 2000-2500m), d’autres n’en ressentent que très tardivement les effets. Comment le savoir ? C’est là que le premier point de cet article prend une importance supplémentaire. Vous tester sur d’autres sommets vous permettra de mieux vous connaître. Quoiqu’il en soit, l’altitude est avec la météo l’un des deux paramètres incontrôlables.
La réaction à l’altitude dépendra de beaucoup de paramètre et est presque impossible à prédire. Nous ne pouvons qu’en prévenir les risques…
MAM
Il faut savoir que pour s’acclimater à une altitude de 4800 mètres, il vous faudra entre 10 et 15 jours à conditions de respecter les paliers d’acclimatation et de rester en altitude. Vous vous rendez bien compte que pour la majorité d’entre nous, c’est impossible à concilier avec la vie quotidienne. Là encore, l’expérience préalable vous permettra de voir comment vous réagissez à l’altitude.
De plus, je conseille à chacun de faire dans la semaine qui précède votre ascension une course “d’accmimatation”. Personnellement, j’ai fait avec mon groupe l’ascension de l’aiguille de la Bérengère (3424) deux jours avant celle du Mont Blanc.Ce n’est pas à proprement parlé une “acclimatation” mais cela permet de voir comment vous réagissez à quelques heures de votre objectif. Cela permet aussi et surtout aux guides de voir à qui ils ont affaire. Cela leur permet d’évaluer votre aptitude à un moment T à faire l’ascension finale.
Personnellement, je n’avais encore jamais eu de soucis lié à l’altitude. Force est de constater que sur le Mont Blanc, la donne a changé. Jusqu’au Refuge Vallot (4362m), j’ai été très bien mais une fois arrivé à 4400m, j’ai commencé à avoir un léger mal de tête. À 4700 m, la fatigue s’est invitée au programme. J’avais envie de dormir sur place. J’avais heureusement passé l’arête des Bosses. Il ne restait qu’un dernier coup de cul pour atteindre le sommet.
Cette fatigue extrême et ce mal de tête ne sont rien d’autre que les premiers symptômes du MAM (Mal aigu des Montagnes). Celui-ci se déclenche lorsqu’on monte trop vite, trop haut. Son apparition et sa gravité dépendent de tellement de paramètres que personne n’est à l’abri. Des guides professionnels, des alpinistes professionnels et des Sherpas peuvent être soumis au MAM comme un prétendant venu des plaines.
Lorsque le MAM atteint le stade 2, la seule solution est de redescendre en altitude…
Pour tous les détails sur les paliers d’acclimatation et le Mal aigu des montagnes, je vous renvoie sur l‘excellent site Altituderando.com. Une chose est sûre, personne n’est à l’abri. C’est ce qui rend ce mal si frustrant. En effet, vous pouvez être entraîné au mieux, avoir couru des triathlons, des ultras trails, rien ne vous met à l’abri du MAM. C’est la raison pour laquelle il faut être extrêmement attentif aux signes cliniques et redescendre au moindre doute. Ces recommandations sont valables en alpinisme mais également en rando ou en trail en altitude.
Personne n’est à l’abri du MAM !
Choisir son guide
Cela peut vous étonner mais le choix de votre guide fera partir intégrante de votre préparation. Pour faire le Mont Blanc, vous aurez le choix entre un guide indépendant que vous aurez dégotté via le bouche à oreille, vos recherches, mais aussi des plateformes comme Explore & Share ou bien des compagnies de guide. Pour ces dernières, les plus célèbres sont la Compagnie des guides de Saint-Gervais ou la Compagnie des guides de Chamonix. Pour ma part, c’est avec la première que j’ai eu la chance de faire mon ascension du Mont Blanc.
Ils ont une formule assez intéressante qui porte bien son nom : “Objectif Mont Blanc”. Cette formule d’une semaine vous propose une ascension “d’acclimatation” et l’ascension du Mont Blanc. Mais plus que de proposer des “formules”, les guides seront les personnes en qui vous pourrez faire confiance pendant mais aussi avant l’ascension. Les conseils d’entraînement, de matériel, les choses à faire ou ne pas faire, le guide sera la personne clé de votre préparation.
Vous l’aurez compris. Je ne suis pas un partisan des ascensions solos. Ces dernières sont réservées à des alpinistes chevronnés qui ont fait leur preuve sur de nombreuses autres courses. De la même manière, ce n’est pas parce que vous êtes un finisher de l’UTMB que cela fait de vous un alpiniste. Le Trail et l’alpinisme sont deux disciplines qu’il ne faut pas mélanger. Ceux qui le font (je pense à Kilian Jornet), le font car ils ont de l’expertise dans ces deux domaines en plus d’avoir une condition physique exceptionnelle.
Le matériel
Je terminerai cet article en vous faisant la liste du matériel (estival) dont je disposais pour faire l’ascension. Attention, cette liste devra être validée par VOTRE guide et ne constitue pas une règle. Suivant les guides ou les conditions en montagne, du matériel supplémentaire pourrait être exigé.
Liste de MON matériel pour faire le Mont Blanc :
- Casque CAMP Storm
- Bonnet ODLO Polyknit
- Lunette JULBO Whoops
- Gant CRAFT Shield
- Veste HELLY HANSEN Vanir Slidr
- Doudoune KARPOS Antartika
- Polaire KARPOS Vertice
- 1ère couche ODLO Evolution Warm
- Pantalon FJÄLLRÄVEN Barents Pro
- Chaussettes LA CHAUSSETTE DE FRANCE Kailash
- Chaussure Salomon S-Lab X-Alp Carbon GTX : Attention, cette chaussure est à tige basse et ne conviendra qu’aux personnes ayant le pied sur. Elle ne conviendra également qu’aux ascensions estivales en condition idéale.
- Crampons GRIVEL G10
- Piolet SIMOND Ocelo
- Sac-à-dos OSPREY Talon 44
- Et surtout surtout une bonne assurance voyage
Bonjour,
Tout est très bien expliqué et les commentaires sont très pertinents.
Attention sur le choix des chaussures.
Les Chaussure Salomon S-Lab X-Alp Carbon GTX sont trop “legéres” pour ce type d’ascension !
Mieux vaut prendre des chaussures d’alpiniste Scarpa, millet ou La Sportiva …..
Bonne ascension !
Bonjour Marc, comme précisé, il s’agit de la liste de MON matériel que j’ai utilisé pour faire l’ascension. Elles ne sont pas « trop légères ». Elles sont spécifiques et comme précisé également, elles seront indiquées que pour des ascensions estivales et « faciles ». Pour votre info, j’ai fait l’ascension avec sans aucun soucis et compte refaire le Mont Blanc avec elles cette année.
J’ai une question tout le matériel est à notre charge ou peut-on le louer?Les forfait sont de combien en général pour vos première ascension et celui du Mont Blanc?
Bonjour, une partie du matériel peut être loué. Pour les tarifs, j’ai mis le liens dans l’article ;).
Bonjour! J’ai parcouru quelques blogs, dont le votre bien sûr , et des vidéos … Je me pose une question… Je ne vois que des hommes, en très bonne forme physique… Et les femmes alors ? L’ascension du Mont Blanc est mon rêves depuis plusieurs années , mais je me demande si physiquement je pourrai. Quel est la proportion de femme à réaliser cette ascension? Et ce que j’ai une chance?
Bonjour, il y a des femmes qui réalisent l’ascension tous les jours. Je ne connais pas les statistiques mais le Mont Blanc (homme ou femme) nécessite un entrainement minimum. Je suis certain que vous y arriverez si vous mettez les moyens pour vous préparer physiquement. Bien à vous !
Bonjour Orlane,
Je commence ma préparation pour l’ascension du Mont Blanc ! , je serrai heureuse de partager les conseils ou avancé du projet avec vous , je suis une femme peu sportive et je souhaite faire le Mont Blanc pour 2021.
Merci beaucoup Julien pour toutes ses informations s’y précieuse pour le début de mon rêve!
Bien à vous !!
Fanny
Bonjour Orlane,
N’hésite pas à m’envoyer un mail, cela sera plus facile pour moi ;).
Bien à toi,
Hello Julien,
Super cet article, qui est pour moi une source de renseignements très précieuse, puisque j’ai aussi dans un coin de ma tête depuis des années de réaliser l’ascension.
Au niveau du matériel que tu as utilisé durant l’ascension, est-ce qu’il y a du matériel pour lequel tu t’es dit à un moment ou un autre : “Tiens, ça aurait été mieux si j’avais choisi tel autre article plutôt que celui-ci ?”. Bref, y a-t-il des éléments de ton bagage que tu ne reprendrais pas si tu devais refaire l’ascension aujourd’hui ?
Un grand merci pour ton retour !
Bonne journée,
Laurent
Bonjour Laurent, excuse moi pour le délais de réponse. Pour répondre à ta question, je n’ai pas regretté un instant l’ensemble de mon matériel. De toute façon, le guide que tu prendras sera le seul et l’unique habilité à valider ou non ton matériel. Bien à toi 😉
Bjr;Merci pour votre article et de vraiment insister sur la securite et que gravir le Mont blanc cela se prepare sans garanti de succes.J’ai eu la chance (meteo)en Juillet 87 de fouler le toit de l’Europe apres une semaine d’acclimatation(val Veni/Tre la Tete-200m et en val Ferre/Mont Grapillon ( pres du Dolent) avec guide; au sein d’un groupe pour les encouragements.Deux ans auparavent premiere experience avec l’altitude dans le meme format de stage dans les Hautes Alpes avec ascension Neige Cordier et Dome des Ecrins ou j’ai été impressionne par l’obsession sur la securite des deux guides qui nous ont formes.Je voulais aussi par ses souvenirs vous encouragez a oser le Mont Blanc dans un encadrement pro car leurs conseils sont utiles.Voila; le souvenir de l’arrete des Bosses sous la lune et le soleil levant de l’autre reste un sacre souvenir.
Michel /Toulouse
bonjour a tous
recemment sur nice
je souhaiterai rencontrer un groupe qui prepare l ascension du mont blanc dans qq mois si possible ?
erci de vos reponses
belle journee
myriam
Bonjour Julien
Je viens d’arriver dans la région de Chambéry et j’enchaine des courses le weekend où je peux enchainer jusqu’à 2500m de D+ et je souhaiterai faire l’ascension du Mont Blanc d’ici 2021 mais avec mon chien cela peut-il se faire avec chien? Je me demandais si les refuges les accueillaient, et si tu avais déjà vu des chiens faire l’ascension.
Eric