L’archipel des Lofoten est un paradis où les montagnes acérées se reflètent dans les eaux profondes des fjords grandioses. La vie est faite de rêve. Je rêvais de contempler l’Océan depuis une plage cachée et un sommet vertigineux. Viens avec moi, je t’emmène en packraft dans les Lofoten et pendant l’ascension Helvetestinden.
Packraft dans les Lofoten
Lorsque mon regard s’est posé la première fois sur Reine et son fjord en 2016, je m’étais juré de le traverser en kayak pour atteindre la plage cachée de Bunes. Chemin faisant, je découvrais le packraft. La traversée du Reinefjord en packraft est alors rapidement devenue une évidence ; L’ascension du Helvetestinden un coup de tête !
Première journée sur les îles Lofoten et le soleil baigne déjà l’entièreté du fjord. Les montagnes qui l’encerclent minimisent sa grandeur. Pourtant, il y a 5 km qui séparent Reine, le point de départ, à Vindstad, le petit village perdu au fond du Fjord. De là, il faudra encore marcher une bonne heure pour atteindre la magnifique plage de Bunes et autant pour atteindre le sommet du Helvetestinden.
Le lendemain, perché en haut du Veinestinden, je contemplais le parcours effectué la veille au fond du Fjord…
Quitter Reine, packraft dans le fjord
Aurélie et moi mettons nos packraft à l’eau de bonne heure. Ce matin là, le soleil irradie. Le ciel est d’un azur absolu. Comme toujours là haut, le Nord se rappelle à nos mémoires. Le fond de l’air reste froid malgré des températures plus que clémentes. Je suis partagé entre l’excitation du départ et la contemplation de ce lieu incroyable. Parsemés de “rorbuer” (d’anciennes cabanes de pêcheurs), Reine est sans doute l’un des villages les plus scéniques que j’ai pu voir.
On ne peut pas s’arracher d’un tel lieu sans remercier Odin d’avoir insuffler aux hommes du nord un sens épique de la mise en scène…
Dans le silence de l’aube, nous pagayons. Discrètement et dans un silence extatique, j’observe chaque détail du village. Soudainement, des habitants sortent de leur “rorbu”, quelque peu surpris de nous retrouver “en bas de chez eux”. Sans doute plus étonnés par nos étranges embarcations, ils nous suivent du regard pendant que nous nous extrayons de la civilisation. Liberté totale ! Il faut dire que le packraft dans les Lofoten n’est absolument pas développé.
Traversée du Reinefjord
Désormais, tout n’est que grandeur et beauté : de l’eau et des montagnes. L’océan est d’huile. En effet, le Fjord calme les ardeurs de l’océan. Malgré cela, je ne me risque pas à pagayer au milieu du fjord car nous n’avons pas de gilet de sauvetage (trop encombrant avec le packraft). Je navigue alors par cabotage et ne m’éloigne jamais à plus de 50m du rivage. Cela me permet également d’éviter les remous provoqués par les bateaux traversant le fjord.
Un ciel parfaitement bleu et de l’eau translucide donnent aux Lofoten des petits airs de Caraïbes arctiques…
Sous nos frêles esquifs, les abysses océaniques : boite de pandore de notre microaventure !
J’avoue avoir un peu sous estimé la distance qui nous séparait de Vinstad, le village au bout du Fjord. J’ai beau pagayer, le village semble s’éloigner. Le packraft possède de nombreux avantage mais son faible tirant d’eau le rend très lent (en plus d’être sujet au courant). Heureusement pour nous ce matin là, nous avons le vent dans le dos et nous pouvons progresser à bonne allure (4km/h).
Rencontres avec des Orques
Pendant la traversée, mon regard est inconsciemment attiré de l’autre côté du fjord. À plusieurs reprises, j’ai l’impression de voir quelque chose bougé sur l’eau. Tout d’un coup, un souffle jaillit au loin. Puis un second. Je prends alors mon appareil photo pour zoomer sur la zone. Un, deux, trois, il y a environ une dizaine d’ailerons à la surface. Des orques ! Des orques ! C’est complètement dingue !
Alors que nous sommes au milieu du fjord, une dizaine d’orques tournent autour de nous. C’est juste magique. Je n’ai d’ailleurs toujours pas les mots pour vous retranscrire toutes la puissance de cet instant. Ces mammifères marins représentent tellement de choses dans notre imaginaire ! Et ils sont là à faire des circonvolutions autour de nous. C’est tout simplement fou. Cela place déjà cette expérience de packraft dans les Lofoten au sommet de mes expériences inoubliables
Au milieu de ce fjord, sur mon packraft, je réalise l’un de mes rêves les chers : voir des orques sauvages dans leur milieu. Cette journée fut sans doute l’une des plus belles de mon existence
Les orques toujours en vue
La chance nous a particulièrement souri. Lors de la traversée aller, je ne les avais repérés que très tardivement. Au retour par contre, nous avons eu tout le temps de les observer. Certes ils restaient à une certaine distance. Je vous avoue que j’espérais (un peu égoïstement) qu’ils se rapprocheraient davantage mais ils ne l’ont pas fait et c’est sans doute mieux ainsi ! De fait, on ne peut pas dire que les packrafts soient les embarcations les plus sures qui soient.
Qu’importe, nous avons pu les observer le lendemain lors de notre bivouac au sommet du Veinestinden et le surlendemain en quittant Reine.Autant vous dire que nous en avons bien profité. Quel spectacle ! Je vous souhaite à tous de pouvoir vivre ce moment. Cela vous laisse tout simplement sans voix !
Vinstad en vue !
Vinstad apparaît enfin à l’horizon. Pour rejoindre le village, je dois abandonner le cabotage pour un bras du fjord. Je dois vous avouer que je craignais pas mal ce passage. En effet, sur une distance de 500m, il faut s’en remettre totalement à nos embarcations légères car nous naviguons sans filet ! Je ne vous dis pas le stress. J’avoue que cette sortie en Packraft dans les Lofoten, bien que grandiose, fut aussi un peu trop risquée…
Après 1h20 de navigation, nous arrivons à Vinstad. Le soleil vient juste de passer au dessus des montagne. Il baigne désormais les quelques hameaux du village dans une ambiance dorée complètement folle ! Cet ancien village de pêcheur est sans doute l’un des plus isolés des Lofoten. En effet, il n’y a que 2 ou 3 navettes par jour qui permettent de l’atteindre. En dehors de ces horaires, il faut disposer de sa propre embarcation ou marcher une journée entière à travers la montagne.
Ascension du Helvetestinden
Vers la plage de Bunes
Pied à terre, nous replions les packrafts dans nos sacs. J’avais du mal à quitter la plage. Au loin, je pouvais encore deviner les orques et j’avais du mal à en détacher les yeux. Cette journée de packraft dans les Lofoten est déjà gravée dans ma mémoire. Néanmoins, il ne faut pas trop lambiner car il nous reste encore 3km pour atteindre la plage. Le chemin jusque là est super agréable et facile. Il longe un lagon d’un bleu époustouflant qui ne cessera de vous hanter de sa beauté, j’en suis certain ! Au loin, quelques maisons rouge et derrière le col, la fameuse plage de Bunes.
La plage de Bunes est une émeraude caché à l’abri de la montagne de l’enfer…
Gravir le Helvetestinden
On se pose avec Aurélie pour casser la graine. C’est le paradis. Pourtant, je n’arrive pas à me satisfaire de la plage et de l’océan qui s’étend à perte de vue. Le Helvetestinden, montagne de l’enfer, qui surplombe la plage ne cesse de me faire de l’oeil. Sa silhouette effilée domine l’océan. J’en ai des fourmis dans les jambes ! Ce n’était pas prévu à la base mais c’est plus fort que moi ! Il faut que je monte là haut ! J’abandonne Aurélie sur la plage et je mets à grimper.
Cependant, l’appel des cimes est trop fort. Je dois crimper au sommet de cette montagne.
L’amas de rocailles et l’absence presque totale de sentiers ne rendent pas l’ascension facile. À moins que cela ne soit les 18kg de mon sac ? En effet, au lieu de laisser le sac en bas, je l’ai machinalement pris avec moi. Dedans, mon matos photo et mon packraft. Je suis totalement lesté ! Je peinerai d’ailleurs durant toute la montée. C’en est tellement difficile que j’oublie de prendre des photos.
L’arête est effilée, comme un fil tendu entre l’océan et le fjord.
Une fois au col, je me dirige sur la gauche pour remonter l’arête. Le panorama sur la plage de Bunes est grandiose. L’eau azurée donne le juste qualificatif à cette plage : un joyau dans son écrin de roche et d’éther. De l’autre côté, j’ai une vue plongeante sur le petit hameau de Kirkefjord. Encore plus isolé que Vinstad, je me mets à rêver vivre dans un tel isolement et surtout un tel environnement. Si je devais figurer le paradis, je lui donnerais sans doute un visage similaire…
Liberté au sommet du Helvetestiden
La première partie de l’ascension de l’arête est sans réelle difficulté. Par contre, la seconde partie nécessitera de poser les mains. Quelques courts passages un peu plus aériens parsèment le parcours mais d’aucune mesure avec ceux du Kyrkja. Durant l’ascension finale, je m’en prends plein les yeux. Le soleil est à son zénith. Les bleus du ciel et de l’océan fusionnent pour ne faire qu’un. Sur cette arête, j’évolue aussi rapidement possible malgré le poids de mon sac, tentant par là d’accentuer l’ivresse des cimes… Cette ascension du Helvetestinden est tout simplement extraordinaire.
Seul au sommet, entre ciel et mer, entouré de montagnes, je profite d’un sentiment de liberté totale !
J’en profite pour faire un maximum d’images. C’est vraiment l’un de mes coups de coeur au Lofoten et j’espère vous en avoir donné les raisons. Après quoi, fatigués, je dirais même éreintés, je suis redescendu clopin-clopant vers la plage. L’ironie ? Dans tout mon barda, j’avais oublié l’essentiel : de l’eau. Résultat, je me retrouve à Vinstad complètement déshydraté et je dois encore faire la traversée en packraft. Il n’est pas question de reprendre le ferry ! Heureusement, les orques et leur spectacle rendront cette traversée bien moins pénible… Ce soir là, vous ne vous imaginerez pas ô combien la petite bière a fait du bien ;).
Parcours – Packraft dans les Lofoten & ascension du Helvetestinden
Afin de préserver le milieu, les parcours sont désormais payants. Cela permet de financer le blog et de vous conscientiser à l’importance de prendre soin des chemins et infrastructures que vous empruntez ou utilisez. En effet, les parcours traversent souvent des zones sensibles et protégées.
Merci de votre compréhension
Bonjour Julien,
Je planifie un petit canoë trip cet été, et tes articles donnent vraiment envie d’aller découvrir les Lofoten, vous êtes partis à quelle période ? Pas trop de monde ? J’ai l’impression que c’est devenu la mode d’y aller.
Bonjour Marine, soyons clair. J’y suis allé une première fois en 2016 et j’ai vu la différence l’année dernière. C’est la raison pour laquelle je n’ai fait aucun spot connu. Je suis revenu à la base : prendre une carte et pointer un point où aller. Heureusement, les montagnes dans les Lofoten sont parfois très exigeantes. Cela permet une sélection naturelle… Résultat plus tu vas dans du technique et exposé, moins il y a du monde. Pour ta question du canoë, c’est trop risqué dans le fjord (pas assez stable). Il vaut mieux louer des kayaks de mer malheureusement c’est impossible (à ma connaissance) d’y aller sans guide. De plus, cela coute un bras… N’hésite pas si tu as d’autres questions… Julien