Un soir de fin de confinement, harassé par les mauvaises nouvelles, j’ai pris mes packrafts et j’ai filé sur le lac de Nisramont. Faire du packraft sur le lac de Nisramont au crépuscule fut une expérience aussi inoubliable que salvatrice en ces temps troublés.
Lac de Nisramont, un air de canada au coeur de l’Ardenne
Situé au coeur de la Haute Ardenne, le lac de Nisramont est le petit “Canada” ardennais. Lové dans une vallée encaissée, ce lac artificiel est formé par le barrage du même nom et alimenté par les deux Ourthes : l’Ourthe orientale et occidentale. Chacune avec leur personnalité propre, elles se rejoignent à la confluence pour former l’Ourthe qui se jettera dans la Meuse à Liège. Un parcours pédestre fait le tour du lac et permet d’en appréhender toute la beauté. Ce parcours de 15km est un classique auprès des randonneurs et traileurs de la région.
Alors, il est clair que le lac n’est pas l’endroit le plus paisible en haute saison. En effet, sa beauté et son accessibilité en font un endroit de prédilection pour tous les passionnés d’outdoor de Belgique. Néanmoins, dès que les kayaks de location disparaissent et que la journée fait place au crépuscule. Le lac retrouve son calme comme ce fut le cas en cette fin de confinement. Le crépuscule sur lac de Nisramont m’a permis de retrouver un peu de douceur en ces temps troublés. Je t’emmène pour un tour en packraft sur le lac de Nisramont au crépuscule.
Pour une lecture encore plus immersive de cet article, je vous conseille d’écouter ceci :
Packraft sur le lac de Nisramont au crépuscule
Disparaître derrière les méandres
Un soir de mai 2020, alors que les mauvaises nouvelles ne faisaient que se succéder dans le monde, j’avais besoin de prendre du recul face à toute cette frénésie. Suzanne et moi décidons de prendre les packrafts et de nous rendre pagayer sur le lac de Nisramont. Nous arrivons en début de soirée. Nous nous mettons directement à l’eau à l’embarcadère situé à côté du barrage. Le lac est complètement vide. J’aperçois quelques pêcheurs sur leurs petites embarcations. On gonfle rapidement les packrafts, on se met à l’eau et on se presse de disparaître derrière le premier méandre. Quelle plaisir de s’échapper de cet appartement liégeois et de goûter à cette nature de proximité.
En effet, une fois les derniers méandres franchis, les derniers randonneurs disparaissent. J’aime l’homme mais pas la société. J’aime être bien entouré… en pleine nature. Il m’a fallut du temps pour arriver à mettre des mots sur ce constat. Et dans le silence du lac, je profite de notre solitude à deux. Nous sommes presque gênés de donner des coups de pagaie. Après le brouhaha cacophonique des nouvelles sanitaires, la symphonie de la nature est une bénédiction absolue. C’est fou. La journée comme la nature est finalement taiseuse. Une fois le jour déclinant, elle se réveille et fait entendre ses douces mélodies. Si seulement la société pouvait faire pareil !
La confluence silencieuse
Remontant ainsi le lac, nous arrivons à la confluence des deux Ourthes. Là le lac de Nisramont prend littéralement des airs de lacs canadiens. On se pose alors pour manger un bout sur la berge. Profitant de cette nature, on remarque une concentration de trèfles. Après quelques minutes accroupis, les premiers trèfles à 4 feuilles apparaissent. Serions-nous chanceux aujourd’hui ?
En effet alors que le soleil disparait, le lac revit et se révèle plein de vies. De fait, les castors sortent de leur torpeur diurne et nage sans crainte au milieu du lac. Alors que nous nous engageons sur l’Ourthe orientale, on aperçoit une petite chose gesticuler près des berges. Je m’approche et ne crois pas mes yeux. Pourtant, il s’agit bien d’une loutre. Je n’ai malheureusement pas eu le temps de la prendre en photo ! De retour depuis quelques années en Wallonie, je peux désormais vous assurer qu’elle est belle et bien présente sur le Lac de Nisramont. Ce petit fragment de sauvagerie me rend le sourire en plein confinement.
Pagayant dans cette langueur crépusculaire, je ne cesse de me répéter de ne jamais perdre ce goût pour la nature. Elle est sans doute l’antidote à bien des peurs. Ironie, on apprendra qu’une des hypothèses de sa rapide transmission serait liée à la disparition des espaces naturels. Je ne suis pas scientifique. Par contre philosophiquement, cela me pose plein de questions. Notamment celle de la liberté, je pense que les mesures gouvernementales n’entravent qu’un simulacre de liberté. Je suis depuis longtemps convaincu que la nature est désormais la seule dépositaire de la pure liberté…
Il n’y a plus beaucoup de liberté dans le monde, c’est entendu, mais il y a encore de l’espace.
Sur les chemins noirs, Sylvain Tesson
Le retour au crépuscule, la philosophie du confinement
Quel plaisir de goûter en plein confinement à cette espace de nature au coeur de l’Ardenne. S’il y a bien une chose que cette crise sanitaire de 2020 m’aura appris, c’est de chérir chaque instant dans la nature comme le meilleur antidote contre la bêtise humaine. Là sur ce lac au crépuscule, je ne cessais de penser qu’au delà du drame humain, cette crise est surtout un drame de l’authentique. Ce virus a fait renaître la peur du dehors. Il a fait renaître l’esprit de clocher. Contrairement à l’esprit des cabanes où l’on y rentre pour se retrouver et fuir la société, l’esprit de clocher nous enferme par peur de l’extérieur.
Le packraft n’est certes qu’un accessoire. Pourtant, je trouve qu’il permet de retrouver ce doux parfum d’aventure que je chéris tant. Depuis que j’ai découvert, il est un peu comme mon passeport pour l’aventure. Là, en packraft sur le lac de Nisramont, je goûte à nouveau le parfum de la liberté. Celui qui m’a mené en Laponie finlandaise sur l’Ivalojoki ou Norvège au pied d’un glacier. Au fil des ans, le packraft est devenu une madeleine de Proust, non pas celle qui nous plonge dans une nostalgie mélancolique mais celle qui vous pousse à penser à vos prochaines aventures.
Packraft, ce vagabondage gonflable menant au bordure du monde. L’aventure ne manque jamais d’air
Une expérience authentique en Ardenne
Et parce que je prends plaisir à partager, je propose via, Cairn Outdoor, cette expérience du printemps à la fin de l’été. En 2021, seules quelques dates seront proposées afin de préserver le calme et la sérénité du lieu. Pour être tenu au courant des dates, je vous invite à consulter la page consacrée à l’expérience.
Je me réjouis de lire tes prochains articles de blog. En tant qu’influenceur, tu as la capacité (le devoir 😉 de nous faire rêver et nous soustraire à la situation de crise que nous traversons. Cette sortie en packcraft est un super exemple. Merci pour la balade.
On va faire comme le Phoenix : renaître de nos cendres dès 2021..