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    Packraft Trail Balkan : au fil de la Vjosa, la dernière rivière sauvage d’Europe

    Saviez-vous qu’au sud de l’Europe s’écoule une rivière dont le cours n’a jamais été altéré par l’homme ? La Vjosa est souvent considérée comme la dernière rivière sauvage d’Europe. L’été 2024, j’ai eu la chance de tester cette nouvelle aventure proposée par Travelbase : le Packraft Trail Balkan. Après la découverte du Parc national Vikos-Aoos en Grèce où la Vjosa prend sa source, nous avons descendu la plus belle partie de cette rivière jusqu’en Albanie. C’était une aventure étonnante durant laquelle j’ai découvert une des plus belles régions qu’il m’ait été donné de contempler. Merci le Packraft Trail Balkan.


    Packraft Trail Balkan

    Le Packraft Trail Balkan, c’est quoi ?

    Le concept

    Le Packraft Trail Balkan est une aventure organisée par Travelbase, une agence spécialisée dans les voyages d’aventure. Cette expédition vous invite à découvrir le packraft, ce bateau ultra-léger (environ 4 kg) qui se glisse facilement dans un sac à dos, et à explorer les merveilles naturelles des Balkans, notamment la rivière Vjosa, reconnue comme la dernière rivière sauvage d’Europe.

    Pendant cette aventure, vous serez accompagnés par des guides locaux et/ou des membres de l’équipe Travelbase. Grâce à une approche encadrée mais flexible (les guides démarrent en différé), cela vous laisse la possibilité de vivre cette expédition à votre rythme. Vous disposerez également des itinéraires en GPX pour une navigation facilitée. Cette formule vous permet de profiter pleinement de la beauté naturelle des Balkans, tout en bénéficiant d’un encadrement sécurisant.

    Enfin, tout au long du voyage, vous planterez votre tente dans des campings, assurant un bon équilibre entre immersion dans la nature et confort. En effet, cela permet un accès aux sanitaires, bars et restaurants locaux. Une nuit en refuge est également au programme afin de goûter aux ambiances magiques du Parc national Vikos-Aoos en Grèce. Bref, cette formule combine liberté d’exploration et un encadrement professionnel sur la rivière, un compromis idéal pour s’initier aux plaisirs du packraft et du trekking dans une des régions les plus sous cotées d’Europe.

    Le Packraft Trail Balkan, c’est avoir la chance de naviguer la dernière rivière sauvage d’Europe du Sud et d’entrer dans une dimension où le sauvage et l’inconnu sont aux sources de cette aventure.

    Packraft Trail Balkan

    Le parcours

    Après avoir atterri à Thessalonique, votre aventure commencera au refuge Katafygio Smolikas, niché dans le massif de Pinde. Les montagnes qui entourent le refuge n’ont rien à envier aux Dolomites. Après un barbecue réconfortant et une bonne nuit de sommeil, vous entamerez l’une des plus belles randonnée de Grèce jusqu’au magnifique Lac du Dragon. Si le coeur vous en dit, vous pourrez gravir le Mont Smólikas (2637m), deuxième sommet du pays après le Mont Olympe. Au sommet, vous pourrez contempler l’immensité du paysage, le lac en forme de coeur. Vous verrez également le petit village de Pades que vous rejoindrez en fin de journée.

    Un transport vous emmènera au pied de la rivière Voidomatis, l’un des affluents de la Vjosa, que vous naviguerez le lendemain. D’ailleurs, à partir de maintenant, vous entamerez votre voyage le long de la Vjosa. Les jours suivants, vous rejoindrez la somptueuse vallée de la Vjosa. D’abord montagneuse, elle s’ouvrira pour laisser entr’apercevoir toute sa grandeur. Tout en franchissant la frontière albanaise, votre périple vous emmènera jusqu’à Përmet en Albanie avec la plus grosse journée de packraft de votre séjour. Vous profiterez d’une véritable journée d’aventure. Une fois à Përmet, vous pourrez profiter de la soirée pour profiter de l’accueil des albanais.

    Comme tu le sais, je suis plutôt un homme du Nord. Pourtant la découverte de la Vjosa et des montagnes l’entourant a été une véritable claque comme je n’avais plus eu depuis un moment.

    Screenshot
    Packraft trail Balkan

    En pratique

    Vous trouverez ici l’ensemble des informations pratiques nécessaires à votre voyage.

    En tente. Toutes les nuits sont en tente tantôt en camping, tantôt en bivouac. Vous pouvez amener votre propre tente ou en louer auprès de Travelbase.

    Le Food pack est une option (89€ p.p.), il vous fournit tous les repas pour votre semaine de randonnée et de packraft le long de la Vjosa. Les repas sont tantôt constitués de lyophilisés tantôt frais. Il est ainsi prévu un barbecue d’accueil ainsi qu’une soirée pizza au cours de votre aventure.

    Guidé : Vous serez accompagnés par des guides Travelbase. ainsi qu’un guide local sur la Voidomatis et la Vjosa. Ils ouvrent et ferment la marche tous les jours. De cette manière, vous pouvez décider d’avancer en groupe ou à votre propre rythme.

    Fichier GPX : Vous recevrez les fichiers GPX des étapes. Vous pourrez ainsi en permanence suivre l’itinéraire avec votre smartphone ou une montre GPS.

    Le Packraft Trail Balkan est un excellent moyen de découvrir la “dernière rivière sauvage d’Europe du Sud” ainsi que le somptueux parc national Vikos-Aoos. Le parcours est d’environ 77km dont 55km de packraft et 22km de randonnée.

    • La météo : La Grèce et l’Albanie ont un climat méditerranéen. L’été, il fera souvent chaud. Néanmoins, cela reste la montagne. Les nuits peuvent être fraîches et c’est sans compter sur la Vjosa. Cette dernière descend directement des montagnes et reste très froide malgré la chaleur. Cela sera plus que vraisemblablement ta meilleure climatisation lors de ton aventure.
    • Le poids du sac : Voyagez léger ! Pour cette aventure, Travelbase propose le transport de bagages. Néanmoins, il est demandé d’emporter un sac de 70l (ou d’en louer un) afin de transporter le packraft entre les camps de base et la rivière.
    • Le sommeil : S’il y a bien du matériel capital dans la réussite d’un trek, c’est le matelas et le sac-de-couchage. C’est lui qui vous garantira des nuits réparatrice. Ici aussi, si vous n’avez pas le vôtre, Travelbase peut vous en louer pour la durée de votre aventure. À vrai dire, ne négligez jamais cet aspect, croyez-moi !
    • Vols : pour cette aventure, vous devez vous occuper de vos vols
    • Foodpack : 89 € (Cela comprend des lyophilisés et certains repas frasi durant le séjour)
    • Location de matériel de camping 79 € (sac-de-couchage, matelas et tente)
    • Bâtons de marche : 12 € p.p.
    • Assurance voyage : 49 € par personne.
    • Assurance annulation : 69 € par personne.
    • Première nuit à Thessalonique : 55 €
    Packraft Trail Balkan

    En Bref

    Le prix du Packraft Trail Balkan commence à partir de €720 par personne et inclut:

    • Packraft pour eaux vives, pagaies 4 brins et sac de gonflage
    • Les nuitées en tente
    • Transport de vos bagages entre les campements
    • Équipement de sécurité : gilet de sauvetage, casque,…
    • Guides professionnels et locaux
    • Permis de navigation sur les rivières Voidomatis et Vjosa
    • Parcours GPX

    Principales options :

    • Vol A/R Thessa: 239€ p.p.
    • Food Pack (et set de cuisine) : 89€ p.p.
    • Matériel de camping (sac de couchage, matelas, tente) : 79€ p.p.

    Non compris :

    • Vol A/R Thessalonique
    Packraft Trail Balkan

    Mon expérience sur le Packraft Trail Balkan

    Préambule

    Cela fait plusieurs années que j’ai la chance de tester de nouvelles aventures Travelbase en avant-première. Ces éditions-pilotes ont pour vocation de valider, confirmer et finaliser les voyages qui vous sont finalement proposés. Ainsi, comme ce fut le cas pour le Packraft Trail en Slovénie, le récit peut légèrement différer de l’aventure que vous allez vivre. Par contre, toutes les informations ci-dessus sont actualisées en fonction de la formule finale du voyage. Il y a donc un léger décalage entre mon récit et ce que vous vivrez mais c’est pour un mieux.

    Ainsi, les deux premiers jours ont été optimisés pour que vous en profitiez davantage. De plus, les distances en packraft ont été ajustées pour l’édition 2025 du Packraft Trail Balkan. Cela veut donc dire que vous aurez moins de randonnées et plus de packraft. À mes yeux, les améliorations apportées rendront l’expérience encore plus intense et magique. En effet, vous pourrez en profiter davantage là où, comme vous le verrez, les distances parcourues étaient parfois assez impressionnantes. De mon côté, j’ai décidé de rester fidèle à l’expérience que j’ai vécue. Bien que le parcours soit légèrement différent, vous ressentirez les mêmes émotions que j’ai pu vivre. J’en suis convaincu.

    Tu rêves d’un vent de liberté ? D’un lien profond et profond avec la nature ? Cette aventure te tend les bras. Elle appelle à oublier le tumulte du quotidien pour ressentir le murmure d’un fleuve libre et sauvage.

    Pápingo
    Pápingo en Grèce

    Jour 1 & 2 : Nuit au refuge Astraka et lac du dragon Kimfi

    Ascension et nuit au refuge Astraka

    Notre voyage commence dans l’étonnant village de Mikró Pápingo en Grèce situé au coeur du parc national Vikos-Aoos. C’est là, au coeur de ces montagnes que les deux rivières de notre aventure prennent leur source : la Voidomatis et la Vjosa. Cette région est considérée par beaucoup comme un des derniers joyaux méconnus d’Europe, j’avais hâte de découvrir ces montagnes, leur patrimoine et leurs infinies perspectives. Pour cela, quoi de mieux que de passer la nuit en montagne ? À peine a-t-on posé le pieds dans le charmant village de Mikró Pápingo que nous prenons la direction du refuge de montagne Astraka.

    L’ascension est raide mais constante. Fred, qui m’accompagne dans cette aventure et moi, prenons un malin plaisir à mettre un rythme soutenu. Après 20heures de voyage, on avait clairement besoin de se dégourdir les jambes. Rapidement, nous nous dégageons de la canopée. Le paysage devient désertique, rocailleux, poussiéreux. Les lacets s’enchainent et, après 1h45, nous atteignons le refuge Astraka après 6km et 1000m de D+. Malheureusement, nous avons démarré tardivement dans l’après-midi et le jour décline déjà. Demain nous permettra d’explorer plus amplement.

    Rapidement, nous atteignons un paysage minéral, poussiéreux mais étonnement beau. Il y a quelque chose qui m’attire, une forme de pureté, de jamais vu. J’y ressens la candeur de l’inconnu et, en même temps, l’immensité de l’Histoire.

    Ascension vers le Refuge Astraka lors du Packraft Trail Balkan
    Refuge Astraka au coeur du Parc national Vikos-Aoos

    Aurore au Refuge Astraka

    J’avais décidé de me lever à l’aube afin d’observer le lever de soleil avec des camarades d’aventure photographes. Je n’ai pas été déçu. Le rideau de la nuit s’est progressivement levé tandis que le soleil apparaissait au dessus de l’horizon. Le refuge est alors apparu au creux du col, comme un trésor oublié dont l’or s’agrippe à l’aurore afin de prendre sa pleine dimension. J’ai rarement vu, en dehors de la Norvège, un refuge aussi photogénique. Les montagnes se sont teintes d’une couleur chaude réconfortante, antique et magistral que seul le Sud peut offrir. Bref, tout était rassemblé pour offrir un spectacle inoubliable :

    Imaginez un lever de soleil, imaginez un refuge lové au creux d’un col, imaginez des montagnes infinies, imaginez le vent chaud du sud… Ce tableau matinal, c’est ce que nous avons vécu au refuge d’Astraka au cœur du parc Vikos-Aoos.

    Ces montagnes n’ont rien à envier aux Dolomites. Elles sont même plus belles encore car elle possède une richesse bien plus grande : le silence et la solitude. Finalement, j’oserais avouer que l’aventurier que je suis est un misanthrope social. Cela révèle tout mon paradoxe. Depuis la création de ce blog, je pars constamment dans une quête d’ailleurs silencieux et vides de civilisation. Pourtant, je prends plaisir à partager ces émotions uniques ici ou sur les chemins. L’échange et le partage sont finalement des éléments constitutifs du voyage. Ces valeurs sont également au coeur des aventures proposées par Travelbase.

    Lac du Dragon Timfi
    Refuge Astraka

    Randonnée jusqu’au lac du Dragon Timfi

    En ce début de 2e jour, nous poussons jusqu’au lac du Dragon de Timfi avant de rejoindre la vallée. Pour l’atteindre, il faut descendre dans la vallée en contre-bas pour remonter sur un autre plateau en bordure des gorges de Vikos. Selon les récits locaux, deux dragons vivaient autrefois dans ces montagnes. L’un habitait ce lac, et l’autre le lac Smolikas que nous rejoindrons le lendemain. Les deux créatures se lançaient des pierres dans une querelle éternelle, façonnant ainsi les reliefs de la région. Coupés à la serpe, ces derniers sont parmi les plus spectaculaires qu’il m’a été donné de voir.

    Les montagnes de la région sont de véritables draperies de pierres dessinant la voie d’accès aux gorges de Vikos, parmi les plus impressionnantes du monde.

    Quand on arrive au lac, rien ne nous prépare aux perspectives vertigineuses qu’il y a juste derrière lui. Lors de l’approche, l’horizon est bouché par des parois verticales. Puis, une fois sur le plateau, le lac semble flotter dans l’éther de l’horizon. Avec Fred, nous décidons de nous élever encore un peu afin d’avoir une meilleure vue sur le lac. Une fois au sommet, que dire ? Le vide, l’infinie perspective d’un vide sans fond, tout est gigantesque, hors mesure ; les gorges de Vikos s’étendent devant nous dans un défilé infini. Magnifique !

    Vers le lac du Dragon de Timfi
    Lac du Dragon de Timfi
    Parc national de Vikos Aoos

    Jour 2 : Descente de la rivière Voïdomátis

    Du lac, il était question de rejoindre le refuge Astraka où nous avions passé la nuit et rejoindre directement la vallée pour continuer notre aventure. De retour à Mikró Pápingo, nous cassons la graine avant de rejoindre le cours de la rivière Voïdomátis. Il est temps de mettre les packrafts à l’eau et de commencer ce Packraft Trail Balkan. Au loin, les orages grondent. Au moment de se mettre à l’eau, ceux-ci éclatent. En quelques minutes, la brume recouvre la rivière. Nous sommes trempés et malgré les fortes chaleurs de la journée, les températures ressenties chutent drastiquement. Je pagaie dans les eaux douces et peu piégeuses afin de me réchauffer.

    Je glisse alors doucement dans mon packraft, avec cette étrange impression de flotter entre deux mondes. Les arbres bordant les rives, déjà teintés de couleurs automnales en cette fin d’été, ajoutaient une touche étrange touche de fantasmagorie.

    La descente de cette rivière n’était que le début de notre aventure, une promesse. Elle portait en elle la perspective d’une nature majestueuse. Sur cette rivière, au cœur des gorges de Vikos, le temps s’est effacé. Cette rivière était l’introduction parfaite à la reine des rivières du Sud de l’Europe, la Vjosa. La rivière Voïdomátis, dans son calme apparent, nous rappelait que l’aventure n’est pas seulement une question d’action ou d’effort. C’est aussi un éveil envers des lieux, des milieux, des ambiances qui nous extraient d’une certaine temporalité pour nous amener dans un ailleurs, celui de l’introspection et de la contemplation.

    Retour au Refuge Smolikas
    Descente de la Voïdomátis en packraft
    Descente de la Voïdomátis en packraft

    Jour 3 : Ascension du Smolikas

    Après une nuit sous tente et un déjeuner de roi au refuge, Katafygio Smolikas, nous entamons l’ascension du Mont Smolikas, le deuxième sommet le plus haut de Grèce. Ce géant, qui s’élève à 2 637 mètres, domine fièrement la région et offre un contraste saisissant avec la quiétude de la rivière que nous avions quittée. L’ascension commence sous les pins, à l’ombre. Pourtant, nous ressentons déjà la chaleur écrasante qui nous accompagnera aujourd’hui. Progressivement, les arbres se font plus rares, cédant la place à des prairies alpines constellées de fleurs sauvages. À mesure que nous gagnions en altitude, le panorama se dégage. La vue sur la chaîne du Pinde est tout simplement extraordinaire, cela sera le point culminant de notre Packraft Trail Balkan.

    Imaginez une draperie de roche barrant l’horizon, agrandissant les perspectives et l’ampleur des paysages. J’avais devant les yeux l’un des plus beaux panoramas qu’il m’ait été donné de voir.

    À mi-parcours, nous atteignons le deuxième lac du dragon de notre séjour. Certains décident de s’arrêter ici, au bord de ce magnifique lac en forme. decoeur reflétant le mont Smolikas. Un petit groupe décide de continuer. Le parcours devient raide et rocailleux. Les perspectives s’étendent. Au loin, la chaîne du Pinde se fond dans l’horizon, tandis que les nuages jouent avec l’ombre des sommets. Après une ascension exigeante mais agréable, nous arrivons au sommet. Le vent s’est intensifié nous obligeant à remettre des couches. Nous contemplons un paysage à 360° avant d’entamer la descente où nous rejoignons le petit village de Pades, 1500m plus bas.

    Ascension du Smolikas
    Sommet du Smolikas
    Ascension du Smolikas

    Jour 4 : Vjosa, la dernière rivière sauvage d’Europe du Sud

    La Vjosa sauvage, départ de Bourazani  

    Après une liaison en bus et une nuit le long de la Vjosa, il est temps d’enfin se mettre à l’eau. Depuis ma dernière aventure en Norvège, je n’ai plus pagayé en dehors de l’Ardenne. Autant vous dire que l’excitation est à son comble. En effet, la promesse est immense. Présentée comme la dernière rivière sauvage d’Europe du sud, j’attends de voir ce qu’elle a dans le ventre. Ce matin-là, la chaleur est écrasante et la perspective de passer la journée sur l’eau est plutôt rafraichissante. Quoiqu’il en soit, à ce moment précis, j’ai l’intime conviction que je ne peux pas être déçu par cette rivière.

    La Vjosa… Un nom qui résonne comme une promesse d’évasion. Ce fleuve, serpentant entre la Grèce et l’Albanie, n’est pas qu’une simple rivière. C’est un sanctuaire. Un lieu où la nature se déploie dans toute sa force, brute et indomptée. Pas de barrage, pas de retenue d’eau, pas d’ouvrage. Ici, l’eau s’écoule librement, creusant ses méandres, sculptant les plaines et berçant les collines d’un flot azur.

    Cette partie de la Vjosa, en Grèce, ne présente pas de difficultés majeures. La rivière est globalement calme même si quelques rapides apportent un peu de rythme. Elle nous porte tranquillement vers la frontière albanaise et il n’y a qu’à profiter des paysages. Après quelques heures, je peux déjà vous dire que la Vjosa a quelques points de similitudes avec la Soça. Pure, brute, extrêmement bleue, elle possède pourtant quelque chose en plus : le sauvage. La Soça est sauvage, elle l’est au niveau de son cours mais la Vjosa possède l’immensité et l’isolement, rendant le Packraft Trail Balkan unique.

    Premier jour sur la Vjosa lors du Packraft Trail Balkan
    Un packrafteur sur la Vjosa

    Traverser la frontière vers Çarçovë

    Dans cette descente, il y a quelque chose des épopée d’antan. En effet, l’Albanie étant en dehors de l’Union européenne, le passage de frontière ne se fait pas si facilement. Nous sommes obligés d’accoster pour montrer pattes blanches aux douaniers. L’espace d’un instant, nous nous transformons en passeur, sorte de forban de la Vjosa obligé de dévoiler notre cargaison de lyophilisés et notre ivresse d’aventure. Notre exhalation fut un tantinet trop exaltée pour nos amis grecs, il a fallut quelques tractations pour que nous puissions continuer notre aventure sans trop de retard.

    Nous voilà en Albanie. Ici, la Vjosa a un statut particulier. En effet, elle est devenue grâce à un partenariat entre l’Albanie et la marque Patagonia, le premier parc national de rivière en Europe. Naviguer sur ses eaux ne fait pas simplement de nous des navigateurs mais aussi les porteurs d’un message essentiel : cette rivière est un symbole. Elle est un joyau à protéger et non à consommer.

    En Albanie, la Vjosa s’habille d’azur. Étincelante, rutilante, la rivière n’a pas besoin d’argumenter ; elle se sait belle et indomptable. Alors, au cœur de cette nature préservée, le silence s’impose ; les pensées s’éclaircissent. On oublie le superflu, on se concentre sur l’essentiel. Chaque coup de pagaie prend une dimension insoupçonnée, celle d’un accès à l’ataraxie du sauvage. Un état fragile, subtile mais profondément essentiel qui est devenu ma quête depuis des années. Lorsque, baigné par la pleine nature, vous atteignez une forme d’euphorie infinie. Votre bonheur dépasse l’horizon qui vous l’apporte. C’est la béatitude… Merci le Packraft Trail Balkan.

    Frédéric Laurent sur la Vjosa
    Packraft Trail Balkan
    Packraft Trail Balkan

    Jour 5 : Au fil de l’âme de la Vjosa, de Çarçovë à Përmet

    À l’ombre des montagnes de Nemërçkë

    À Çarçovë, où nous sommes arrivés la veille, nous avons planté la tente dans un champ à côté d’un troquet fréquenté par des locaux. Et dans ce petit bled, au nom imprononçable, se trouve un restaurant où nous avons pu manger le repas le plus gargantuesque qu’il m’ait été donné de manger. Imaginez une kyrielle de plats arrivant sans discontinuer pendant 1 heure et cela vous donnera une idée de l’ambiance. Bien que, vu la journée qui nous attend aujourd’hui, ce fut plus que nécessaire. De fait, aujourd’hui est la plus longue de notre Packraft Trail Balkan (23km) mais aussi et surtout la plus sportive.

    Descendre la Vjosa est un dialogue. Tantôt calme et limpide, tantôt tumultueuse et capricieuse, elle impose ses lois. Les rapides de classe II à III, joueurs et dynamiques, m’ont rappelé que la liberté de cette rivière exige un respect absolu. Ce fleuve sauvage sait murmurer ses secrets ou mugir sans crier gare. Elle incarne la beauté du sauvage dans sa plus parfaite expression.

    Lorsque nous nous mettons à l’eau, le ton de la journée est donné. Après quelques centaines de mètres, la rivière nous jette dans le premier rapide de la journée. L’eau est azur et nous évoluons dans l’ombre de la chaîne de montagnes Nemërçkë. À chaque instant, la puissance et l’âpreté de ce territoire s’impose à nous. Lorsque les rapides de la Vjosa se resserrent, lorsque l’eau devient tumultueuse, il suffit de lever les yeux vers cette montagne pour comprendre : ici, c’est la nature qui dicte ses lois. En effet, il en ressort une impression de premier matin du monde. Le paysage s’offre sans fard, brut et majestueux.

    Frédéric Laurent sur la Vjosa en Albanie
    Packraft Trail Balkan

    La longue étape

    La chaleur est écrasante, et le vent brûlant. La rivière change. D’un côté, elle s’élargit avec la vallée. D’un autre côté, elle devient de plus en plus exigeante et laisse peu de temps au repos. Les rapides, aussi joueurs soient-ils, n’apportent qu’un rafraîchissement fugace mais salvateur. Aux alentours de la mi-journée, notre guide local se tient sur un rocher au milieu de la rivière, annonçant un passage technique. De fait, ce rapide de classe III impose un slalom qu’il convient de négocier proprement. Nous rejoignons l’ensemble de la compagnie et profitons de cet instant pour casser la graine.

    À cet instant précis, je prends conscience d’une chose. Nous ne vivons pas un simple voyage. Nous vivons une émotion, une sensation. Celle d’être précisément là, à savourer l’instant, dans le silence de la montagnes et le tumulte de la rivière.

    Après la pause, je remarque rapidement que nuages s’accrochent aux sommets. Le tonnerre résonne dans le lointain. La température chute rapidement. Les rapides s’enchainent et me transissent de froid. Le vent se lève et je me retrouve à les appréhender. Ces derniers étaient des bénédictions ce matin mais ils sont désormais un véritable calvaire. Les packrafts autovideurs nous empêchent d’être au sec et de conserver un minimum de chaleur. Les kilomètres s’égrainent et la motivation s’envole. Il me tarde d’arriver au campement et d’en finir avec cette journée. Pourtant, la Vjosa ne l’entend pas de cette oreille et nous accompagnent de difficultés. Finalement, c’est avec la pluie et dans le froid que nous arrivons à Përmet,, point final de votre aventure au Packraft Trail Balkan.

    Frédéric Laurent sur la Vjosa en Albanie
    Packraft Trail Balkan
    Packraft Trail Balkan

    Jour 6 : Le souffle de la Vjosa, jusqu’à Tepelenë

    Pour cette édition pilote, nous avons eu droit à une étape supplémentaire jusque Tepelenë. Aussi longue que la veille, elle aura achevé les plus braves d’entre nous. Nous nous sommes mis à l’eau peu après la ville de Përmet,. Les orages de la veille ont transformé le bleu azur en une rivière saumâtre. La rivière fait bonne impression jusqu’à la pause de midi. Elle est joueuse, mais pas trop. La chaleur nous enveloppe de sécurité. Après la pause de midi, le ton change. Le vent se lève. Fred, mon camarade, perd son téléphone. À cet instant précis, on ne suit plus la rivière, on la subit.

    Nous sommes le sixième jour. Ça tape : dans les bras, dans les jambes, dans la tête. La fatigue n’est plus un murmure, c’est un cri. La Vjosa, elle, elle s’en fout. Elle te pousse, te bouscule, te teste encore. Après

    Progressivement et contre le vent, on quitte la montagne. La Vjosa s’ouvre, ralentit tandis que le vent prend position, s’oppose. Les montagnes sont déjà loin et nous évoluons dans un large delta. Chaque coup de pagaie devient un combat puis une rafale nous vole tout. Nous sommes balayés par le sable, éreintés. Pourtant, on baisse les yeux et on continue, contre vents et marées. Tepelenë apparaît enfin, est-ce une hallucination ? Les montagnes ont disparu. Ce qui reste, c’est le silence du delta, lourd, pesant. Puis, nous arrivons au campement, on pose la pagaie. C’est fini. Une bière, un coucher de soleil et un repas gargantuesque plus tard, il est temps de se dire qu’on a encore vécu une putain d’aventure avec Travelbase.

    Packraft Trail Balkan
    Frédéric Laurent sur la Vjosa
    Arrivée à Tepelenë

    Mes conseils pour vivre un Packraft Trail Balkan parfait

    Préparation physique

    Le Packraft Trail Balkan est accessible à toute personne possédant une condition physique de base. Par rapport au récit ci-dessus, le voyage a été adapté tant au niveau de la randonnée que du packraft. Ainsi, les étapes de randonnée ne dépassent pas 15km (et 100D+) et celles de packraft, 23km. La Vjosa est une rivière joueuse mais l’accompagnement par un guide local et par les guides Travelbase rendent l’aventure accessible à tous.

    Les Balkans sont une région au climat méditerranéen. Il peut faire extrêmement chaud en été, y compris en altitude. Il convient de veiller à son hydratation et à son équipement afin d’en profiter pleinement. Heureusement, la proximité des rivières Voïdomatis et Vjosa pendant une bonne partie du parcours permet de régulièrement se rafraîchir et recharger ses réserves d’eau.

    Du coup, par rapport à ces réalités, je vous conseille une tenue légère pour la journée, un change pour la soirée, et quelques indispensables pour faire face aux imprévus. N’oubliez pas d’emporter une polaire ou une doudoune légère pour les soirées, qui peuvent se rafraîchir en altitude, ainsi qu’une veste imperméable pour vous protéger en cas d’orage soudain

    Il n’y a pas de mauvaises météos que de mauvais vêtements

    Lac du dragon en Albanie

    Mon matériel pour le Packraft Trail Slovénie

    Le matériel est toujours une affaire de compromis. Dans cette perspective, cette liste répond à mes attentes mais dépendra des besoins de chacun. De fait, la liste que vous trouverez ici est un concentré de ce que j’ai pris avec moi. Néanmoins, gardez en mémoire que le meilleur matériel est celui que vous avez eu le temps de tester. Enfin, sachez cependant que l’organisation fournit (en option) le matériel de bivouac (tente, matelas, sac-de-couchage et réchaud).

    Randonnée

    Bivouac

    Matériel photo

    Dernier bivouac à Tepelenë

    A toi de vivre ton aventure

    Maintenant que vous savez tout de mon expérience, il ne reste plus qu’à vous inscrire, non ? Voici un rappel de tout ce qu’il faut savoir :

    Le prix du Packraft Trail Balkan commence à partir de €720 par personne et inclut:

    • Packraft pour eaux vives, pagaies 4 brins et sac de gonflage
    • Les nuitées en tente
    • Transport de vos bagages entre les campements
    • Équipement de sécurité : gilet de sauvetage, casque,…
    • Guides professionnels et locaux
    • Permis de navigation sur les rivières Voidomatis et Vjosa
    • Parcours GPX

    Principales options :

    • Vol A/R Thessa: 239€ p.p.
    • Food Pack (et set de cuisine) : 89€ p.p.
    • Matériel de camping (sac de couchage, matelas, tente) : 79€ p.p.

    Non compris :

    • Vol A/R Thessalonique
    Vue de la Vjosa depuis Tepelenë
    Julien
    Julienhttps://www.sentiersduphoenix.be
    Je m'appelle Julien, j'ai 34 ans. Je suis passionné d'aventures, de nature et de sports outdoor. Mon blog "Sentiers du Phoenix" est un peu comme mon feu de camps permanent autour duquel je te partage toute ma passion pour l’Aventure, le Trail et la vie en pleine nature. On part ensemble à l'aventure ?

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