Envie de passer 48heures en pleine nature ? De profiter d’une soirée au coin du feu ? De découvrir des paysages étonnants ? Je vous propose une rando et bivouac autour de Saint-Hubert pour découvrir l’une des plus belles forêts d’Ardenne. Récit, itinéraire et conseils, je vous dit tout pour revivre cette microaventure dans la Grande Forêt de Saint-Hubert.
Le bivouac en forêt
Vous connaissez tous mon amour pour la forêt. J’y passe une grande partie de mon temps. En effet, quand ce n’est pas pour courir, couper mon bois ou promener à cheval, j’y randonne et y bivouaque. Passer des heures et des heures en forêt me ressource totalement.
Les paysages y sont plus féériques, le vent plus mélodieux et le soleil plus chaleureux, la forêt est paradoxalement le catalyseur de la sauvagerie humaine. Il n’y a point d’aigreur, de jalousie ou de vaines espérances. Il n’y a que le plaisir de l’instant présent.
Les bois peuvent être un peu étranges. Il faut longtemps pour avoir enfin l’impression d’être un homme des bois, mais ensuite, jamais plus on ne peut redevenir un homme des villes.
– Jim Harrison
Loin de m’élever en dernier Mohican, j’aime me considérer comme un coureur des bois qui tend la main à ceux qui le désire. Ceux qui la saisissent, je les tire alors au milieu de la forêt pour vivre une expérience de déconnexion totale. Aujourd’hui, c’est toi, lecteur, que j’ai envie d’emmener avec moi dans la Grande forêt de Saint-Hubert. Tu es prêt ?
Rando et Bivouac autour de Saint-Hubert
Oscillation verticale le long de la Lhomme
Je démarre, avec des amis, ma microaventure au domaine provincial de Mirwart. Après les derniers ajustements du sac et les dernières hésitations quant au matériel à prendre, c’est parti pour un weekend totalement “into the wild”.
Mirwart, petit village perdu en pleine forêt, est dominé par un château, ultime forteresse contre la puissance forestière.
Le chemin menant à l’orée des bois nous amène à rapidement dominer le village, bastion de civilisation au milieu des bois. Après quoi, nous basculons alors directement dans la vallée Parfond Ri. Nous sommes directement immergés dans une nature aussi sauvage que discrète. La simple beauté de cette scène suffit déjà à satisfaire le contemplateur des forêts que je suis.
En mars, on aurait du mal à dire si on assiste à la fin de l’hiver, au début du printemps, ou si on contemple un étrange pays de rêve entre les deux, où certaines choses s’agitent et se soulèvent, tandis que d’autres continuent de flotter dans le sommeil – déjà appelées mais pas encore tout à fait réveillées.
– Rick Bass, Journal des cinq saisons.
En cette fin mars, l’hiver attend de tirer sa révérence. La neige n’a disparue que depuis quelques semaines. Les hautes herbes sont toujours couchées et roussies. Les arbres accrochent encore la brume pour peindre un sinistre mais magnifique tableau. Enfin, la nuit, froide et glaciale, maintient la majorité des randonneurs hors des bois.
Tantôt enfermés dans la canopé, tantôt exposés aux quatre vents, nous évoluons par monts et par vaux. Fatigué, Aquilon nous fait malgré tout parvenir la rumeur lointaine de la Lhomme serpentant au fond de la vallée. Pourtant, la petite communauté d’errants que nous sommes évitent la rivière, lui préférant la cimes brumeuses des sapins.
Vers le Plateau
Nous avons désormais abandonné définitivement la vallée pour progresser vers le plateau du massifs forestiers de Saint Hubert. La forêt devient plus fière. Les hêtraies remplacent les taillis sous futaies. Le regard s’ouvre sur une forêt majestueuse que le soleil vient enfin baigné de ses rayons d’or.
L’élan vertical des arbres qui surgissent et s’affaissent comme autant de pistons, leur manière d’arrêter la lumière à un endroit et de le canaliser à un autre, la façon dont un arbre est fatigué, lorsqu’il tombe, devient le tuteur ou le soutien de ses voisins. D’autres fois, les arbres morts vont s’écraser sur le sol où ils se transforment en couche d’humus ou en plaques de lichen.
– Rick Bass, Le Livre de Yaak
L’aire de bivouac “Le Golet” où nous passerons la nuit se rapproche. Mais avant cela, nous devons traverser la forêt de Freyr. Extrêmement giboyeuse, elle me rappelle les nombreuses rencontres que j’ai pu faire ces dernières années. Malheureusement pour nous, en ce début de printemps, le gibier restera extrêmement timide. Seules quelques biches traversèrent notre route à quelques encablures du bivouac.
L’aire de bivouac se situe à près de 36km de notre point de départ. Comme vous pouvez l’imaginer, cette première journée a déjà bien entamé les organismes. Les pieds sont fatigués, les jambes tirent et nous devons continuer à travers clairières et sous bois. Ceux-ci sont de plus en plus sombres et menaçant. La perspective d’un feu de camps nous donne l’ultime motivation pour finir la journée.
Notre errance est bercée par les clairs obscurs sylvestres. Déjà les contrastes palissent. Le soleil passe à l’Ouest, disparaissant sous l’horizon tandis que la lune s’élève.
La poésie du feu de camps
À peine a-t-on poser installer nos tentes que nous partons chercher le bois. On allume le feu et on se blottit près de lui en essayant de capter sa faible chaleur. Autour de nous, dans l’obscurité, les bruits de la forêt se réveillent et bercent nos histoires. J’aime ces instants de partage. Le feu devient un livre accueillant nos aventures qu’elles soient simples ou grandioses.
Le feu, élan vital convoquant les légendes forestières à danser dans ses flammes.
En ce début de printemps, la soirée ne fut pas très longue. Le froid de la nuit s’est abattu sur nous comme une ombre sournoise. Malgré les quelques flasques de whisky, nos corps frissonnent. Pourtant, ce ne sont pas les terreurs de la nuit que nos corps redoutent mais le gel nocturne.
Aire de bivouac des Golets
Nous avons été les seuls sur l’aire. Les zones de bivouacs Escapardennes sont extrêmement bien conçues sur le principe. Malheureusement, elles ont été placées relativement proches des villages pour faciliter leur entretien. Cela leur donne également une facilité d’accès et donc une vulnérabilité trop importante.
Cette sur-fréquentation me font souvent préférer le bivouac sauvage. Bien qu’interdit en Belgique, je le pratique toujours dans le respect le plus total de la nature qui m’accueille. Comme je l’ai déjà dit dans de nombreux autres articles, je n’y laisse que la rumeur de nos interminables discussions. Seuls les quelques herbes couchées seront les preuves éphémères de mon passage.
Le lendemain matin, groggy par une nuit étonnement glaciale, nous nous remettons rapidement en route. Malgré un ciel bleu, nous restons dans l’ombre pendant un certain temps prolongeant le sentiment glacial de la nuit. Progressivement, nous assistons au passage du soleil sous la ligne de crête. Les arbres s’habillent alors d’une aura dorée qui nous réchauffent instantanément.
Retour à travers la Fagne
Baigné par le soleil, les zones de fagnes exposent toutes leur beauté. La petite communauté avance le pas léger. Le soleil nous caresse le visage et nous promet encore une belle journée isolé en pleine forêt. Nous remontons la vallée de Basseille lové dans un magnifique fond de vallée humide.
Le soleil est le révélateur de l’or endormi pendant l’hiver : fagne, palimpseste mordoré de l’Ardenne.
Puis de retour sur le plateau, nous contemplons avec enchantement les paysages ouverts caractéristiques du plateau. Malgré les jambes endolories par plus de 40km la veille, l’ambiance définitivement printanière engage le pas et motive. Il ne reste qu’une bonne vingtaine de kilomètres. Les kilomètres défilent et les points de vue ouvrent la vue sur le lointain.
Puis déjà, la fin de l’aventure se profile. Malgré les gros sacs, le petit groupe voyage léger. 48heures de pleine nature apaise les esprits. L’air semble plus pur, les couleurs plus chatoyantes et la forêt plus accueillante. La dernière descente vers le village est un prétexte à se remémorer tous les souvenirs accumulés le long des 60km de sentiers foulés. Toute la magie de la Microaventure désormais contenue dans un concentré d’émotion.
La nature à chaque instant s’occupe de votre bien-être. Elle n’a pas d’autre fin. Ne lui résistez pas.
– Henri David Thoreau
Parcours – Rando et Bivouac autour de Saint-Hubert
Afin de préserver le milieu, les parcours que j’ai tracé sont désormais payants. Cela me permet de financer ce blog et assurer un contrôle sur les personnes utilisant mes parcours. En effet, ceux-ci suivent souvent des chemins peu empruntés et/ou des bivouacs préservés.
Merci de votre compréhension
La Grande Forêt de Saint-Hubert
Avec plus de 100 000 hectares de bois, la Grande Forêt de Saint-Hubert est l’un des plus vastes massifs forestier de l’Ardenne. Elle abrite également l’un des quatre grands plateaux ardennais avec celui de la Croix-Scaille, du Plateau des Tailles et enfin celui des Hautes-Fagnes.
Encerclant littéralement la petite ville de Saint-Hubert, le massif regorge d’une faune extrêmement riche où l’observation du gibier est facilitée par l’installation d’une série d’aires de vision. Ces structures permettent aux amoureux de la nature d’observer le roi de la forêt, les sangliers ou les oiseaux sans déranger ces derniers.
En plus de sa riche faune, j’aime le massif forestier de la Grande Forêt de Saint-Hubert pour la diversité de paysage qu’il offre. Entre fagnes, fonds de vallée humides, vastes hêtraies, plateaux ou vallées encaissées, la forêt autour de Saint-Hubert nous offre tous les ingrédients pour concocter une #microaventure à nulle autre pareille.
Aires de bivouac à Saint-Hubert
Dans le cadre du projet Escapardennes, seul l’aire de bivouac de Golet se trouve sur le territoire de la Grande Forêt de Saint-Hubert. En mai prochain, le Massif forestier inaugurera de nouvelles aires de bivouac. Plus éloignées des routes, moins facilement accessibles en auto, j’espère qu’elles seront ainsi mieux respectées qu’elles ne peuvent l’être aujourd’hui. Je ne manquerai pas de mettre à jour cette page pour vous parler de ce beau et nouveau projet entrepris par le Massif forestier.
Lorsqu’on quitte un lieu de bivouac, prendre soin de laisser deux choses. Premièrement : rien. Deuxièmement : ses remerciements
– Sylvain Tesson
Bonjour!
Cela fait quelques semaines que nous avons découvert ton site, par hasard, et voici qu’un mois plus tard à peine nous nous apprêtons à faire cette randonnée autour de Saint-Hubert… Nous sommes deux parisiens en quête d’évasion et de nature à tout prix!
On ne parle que de cette escapade dans les Ardennes depuis 3 semaines, à présent tout est prévu!
Merci pour ces belles idées et ces articles qui permettent de rêver un peu et de se projeter…
Louisa et Lucas
Bonjour Louisa, Bonjour Lucas,
C’est Génial !! Vous partez quand ?
J’organise justement un weekend bivouac samedi et dimanche mais dans une autre partie de la forêt ;).
L’aire de bivouac est encore mieux ^^ Si cela vous dit de vous joindre à nous, n’hésitez pas !
Julien
Hello Julien
Belle rando, peux-tu vérifier le gpx? Il ne fait que 1km? ou souci importation. Merci
Bonne journée !
Bonjour Grégory, réessayez parce que je viens de tester une importation sur plusieurs plateformes et cela fonctionne.
Merci pour cet article et ton site, ça m’ a donné envie de profiter de cette journée enneigée et c’était magnifique!
Bonjour, nous aimerions faire la rando ce wkd.
Qqn peut me dire si la trace est fiable.
Je remarque qu’elle emprunte des pistes non répertoriées sur Alltrails.
Ne connaissant pas du tout la région, j’aimerai être certain de ne pas me tromper.
Merci d’avance
Maximilien
Bonjour,
Merci pour cette très chouette randonnée dans une région magnifique. Nous venons de la faire avec ma compagne, et les couleurs et l’ambiance automnales étaient enchanteresses. C’était un réel plaisir de rester aussi longtemps en forêt, sans passer par une succession de villages.
Le tracé emprunte aussi bien de larges chemins que de petits sentiers qu’il ne faut pas manquer (parfois difficiles à repérer avec ces feuilles fraichement tombées), et nous avons parfois dû couper à travers taillis et talus pour retomber sur notre route. Effectivement, certains chemins ne sont pas répertoriés sur les applications que nous avions, mais existent bel et bien ; pour d’autres, il a fallu être plus créatifs. Rien d’insurmontable avec une boussole et/ou un gps, et ça rajoute un parfum d’aventure.
Pour les personnes à qui les 35 km du premier jour font peur, il existe plusieurs options.
1) couper le premier jour en deux en bivouaquant chez l’habitant (vous connaissez http://www.welcometomygarden.org ?) ou dans les bois (à condition de respecter les lieux et de ne pas se faire pincer)
2) démarrer de la gare de Poix-Saint-Hubert, qqs km au sud de Mirwart, ce qui amène le kilométrage à 30 km/j environ
D’ailleurs, pour les personnes venant en transport en commun, je conseillerais de démarrer de la gare de Poix, mieux desservie en trains que ne l’est Mirwart en bus… Au pire, il est toujours possible de modifier le trajet le dernier jour pour terminer la rando à Poix et rentrer en train, ce que nous avons fait.
J’espère que ces informations seront utiles à qqn. Je vous souhaite autant de plaisir sur cette belle randonnée que nous en avons eu nous-mêmes !
Adri
Merci pour la trace.
Rando ce week-end, une première rando hiver pour moi avec autant de km avec un ami. Dur mais pas déçu. Une très chouette micro aventure
Bonjour à tous! On vient de faire cette belle randonnée, c’était juste magnifique et génial!
Attention car nous avons dû faire quelques fois de l’hors piste (ce qui a rajouté du challenge mais rien d’insurmontable). Certains sentiers sont devenu propriété privée. Il faut juste être bien préparé mais pour sûr vous allez kiffer 🙂
Hâte d’en faire une autre! Merci pour ton site
Bonjour Julien,
Je m’apprête à faire cette rando avec des amis pour nous préparer pour le GR20.
J’ai retracé l’itinéraire pour le faire démarrer à la gare de Poix-Saint-Hubert, comme conseillé par Adrien. Je vois sur ta trace qu’au sud de l’aéroport, la trace fait une grande ligne droite à travers l’aéroport. Perte de signal GPS? Du coups, la trace ne passe pas par le Bivouac qui est située au nord-est de l’aéroport (https://maps.app.goo.gl/i28C5JMXxjthM9LS8). Tu me confirmes? Juste pour être sûr de mon itinéraire et ne pas chercher le bivouac après une longue journée de marche
Merci beaucoup!
Pierre
Bonjour,
Tout fonctionne de mon côté 😉
https://ibb.co/Y86rBy3
En effet, c’est étrange.
Quand on télécharge le gpx et qu’on l’import dans Garmin Connect, il manque une portion (https://ibb.co/C2pq0PW). Au moins ça me rassure sur la position du Bivouac. Merci beaucoup!
Bonjour Pierre,
Je viens d’acheter le parcours et j’espère pouvoir le faire avec mon copain la semaine prochaine. Ce sera notre premier bivouac, et nous ne sommes pas encore très bien équipés. Nous aimerions commencer, comme vous, depuis la gare de Poix-Saint-Hubert, mais pour nous rassurer quant à notre itinéraire, nous nous demandions si vous pouviez nous partager votre itinéraire retracé.
Si vous avez d’autres conseils pratiques pour un bivouac en tant que débutants, nous sommes preneurs !
Merci beaucoup d’avance !
Fanny & Arthur
Le parcours que Pierre a fait n’est plus autorisé ! J’ai retracé un parcours en fonction que vous avez eu. Il n’y a pas de bivouac autre que celui des Golets.
Donc pas d’autres solutions 😉
Je me permets de vous poser une dernière question : devons-nous réserver un emplacement pour l’aire de bivouac du Golet ? Et est-il possible d’accéder au point de départ en transport en commun ?
Merci d’avance
Il n’y a pas de réservation pour l’aire des Golets quant au départ en transport en commun, je pense que c’est accessible en bus mais cela n’est pas le plus simple
Bonjour Julien,
Je m’apprête à faire cette rando ce weekend seul. J’aimerai savoir s’il y a des points d’eau potable sur le sentier, s’il est préférable de prendre un système de filtration ou s’il est plus sage de faire une pause dans un village pour acheter de l’eau.
Merci beaucoup,
Nico
Bonjour Nico,
Pas de points d’eau potable sur le parcours à ma connaissance… Il vaut mieux emporter un filtre 😉
Serait-il possible de faire cet itinéraire en deux nuits avec des aires de bivouac légal ?
Il faut croiser le parcours avec les aires de bivouac disponibles sur l’itinéraire de 3 jours. Mais honnêtement 50km sur 3 jours, ça fait peu peu…
Merci énormément pour vos réponses efficace et rapide !!! Je suis vraiment désolé de vous bombarder de questions… Pensez-vous qu’il est possible de faire les 50 km en deux jours pour nous, qui sommes vraiment débutants, en tenant compte des dénivelés ? Et comment repérer les aires de bivouac de l’itinéraire ? Je ne sais pas qu’elle application utilisée…
Bonjour Fanny, il n’y a pas de soucis. Il est vrai que cette randonnée est assez exigeante et malheureusement, il n’y a qu’une seule et unique aire de bivouac légale sur le parcours…
Pour l’aire de bivouac, lisez l’article, je précise son emplacement approximatif 😉