Vous avez toujours rêvé de partir à l’aventure, d’établir votre “base camp” dans la montagne et de rayonner à partir de ce-dernier afin de découvrir les sentiers qui vous entourent ? Dans le respect de la Nature et un soucis d’organisation, on abandonne souvent l’idée au profit de campings surpeuplés et souvent loin de l’ambiance montagne. On en oublierait ce petit coin des Alpes du Sud où l’ambiance roots survit… Petit focus rustre sans wifi et sans contrainte.
Au fond de chaque traileur, il y a ce fantasme tout droit sorti des écrits des explorateurs celui de planter sa tente au milieu de la Montagne pendant plusieurs jours afin de la découvrir le plus naturellement possible à la seule force de ses jambes. Imaginez-vous, seul, sans contrainte dans un paysage de sommets enneigés déchirant l’azur du ciel. Chaque soir, vous revenez à votre camp, vous commencez alors votre petit cérémonial : allumer le feu, chauffer votre petit plat lyophilisé, vous faufiler dans votre sac de couchage pour vous manger sous la voûte étoilée en contemplant la danse des étoiles. Vous devenez le roi du monde !
C’est bien beau tout cela mais la réalité nous rattrape malheureusement bien vite. En France et a fortiori en Belgique, les seules espaces encore sauvages sont presque systématiquement des zones protégées qui ne permettent pas l’établissement d’un “base camp” sauvage longue durée. C’est évidemment une excellente chose hormis pour la réalisation de votre fantasme de traileur “roots”, courant torse poil toute la journée pour revenir au coucher du soleil à votre tente perdue au milieu de nulle part. A côté de cet aspect, il y a souvent les contingences familiales qui jouent aussi leur rôle.
Pourtant cet été, j’ai découvert un endroit absolument extraordinaire. C’est le moyen terme parfait entre la liberté du fantasme énoncé ci-dessus et le minimum d’infrastructures nécessaires afin de passer d’excellentes vacances en famille. Et pour couronner le tout, votre soif de liberté ne sera jamais réprimé. Elle est pas belle la vie ? J’ai longtemps réfléchi à écrire cet article car cet endroit est encore relativement protégé du tourisme de masse. C’est un lieu de montagne pour des montagnards : grimpeurs, coureurs, alpinistes, randonneurs… Tout le monde y trouve de quoi assouvir sa passion.
Le lieu est encore protégé, pas de wifi (hormis à la supérette du hameau de 8 à 21h), pas de gros magasins, rien de “touristique”, on se retrouve vraiment là pour l’essentiel : la montagne. Ce hameau, au nom hautement significatif, s’appelleAilefroide. Il est situé au pied du Pelvoux dans la vallée de Vallouise et à 5km du fond de cette dernière. Il s’agit du dernier hameau avant le refuge du Pré-de-Madame-Carle. Véritable bout-du-monde, il y règne une quiétude surannée qui sent bon les sixties. Le camping n’y est sans doute pas pour rien…
Quand vous débarquez dans ce camping, vous retrouvez cette liberté à la “Kerouac”. Les emplacements n’existent pas, vous êtes libres de vous installez où bon vous semble. A mi chemin entre une concentration de pionniers foulant la poussière de leur expédition intemporelle et la décontraction “beatnik”, on retrouve les primats de l’organisation sociale avec chaque camps en s’articulant autour du feu central. En effet, le camping d’Ailefroide fait partie de ces rares endroits où l’on peut encore faire un feu de camp pour y cuire son repas du soir après une longue journée en montagne. Certains jouent de la musique, d’autres lisent au coin du feu, tandis que certains courageux rejoignent le camp à la lueur de leur frontale.
Malgré cet esprit de liberté propre à la montagne, une fois la nuit tombée, le calme s’abat sur la totalité du camping. Il ne reste plus que les pas feutrés et des éclats de rires dans le lointain. Les sanitaires sont évidemment présents sur tout le camping mais il ne faut pas s’attendre à du grand luxe. C’est spartiate mais il y a de l’eau chaude :D. Voilà pourquoi, je trouve ce camping idéal. Certes, on est loin du fantasme décrit ci-dessus mais on y retrouve l’ambiance montagnarde avec le confort et les facilités minimums afin d’y venir avec toute la famille.
L’autre grande qualité de cet endroit est d’offrir la possibilité de ne jamais utiliser son véhicule durant son séjour ! Les voies et les blocs d’escalade sont tellement nombreuses et célèbres que cela va de soi pour les grimpeurs. Il en va de même pour les alpinistes, les randonneurs et a fortiori les traileurs. Au strict départ du camping, vous pouvez atteindre le vallon de Clapouse, la Tête de la Draye ainsi que les refuges du Sélé, du Pelvoux qui vous permettront de tenter les ascensions de nombreux sommets (Pelvoux, Pic sans Nom, Ailefroide, …). A 5 km en amont, au Pré-de-Madame-Carle (facilement accessible à pied), vous pouvez attaquer le Glacier noir, le Glacier Blanc et puis pour les Alpinistes le refuge des Ecrins (Dôme et Barre des Ecrins, Roche Faurio, …). A 5km en aval, vous pouvez atteindre les autres hameaux de la vallée d’où démarrent de nombreuses autres randonnées/sommets.
Tout cela fait d’Ailefroide le deuxième site d’alpinisme de France après… Chamonix. Pourtant on est loin de l’effervescente chamoniarde ! Comme dises beaucoup de campeurs, il faut faire la promotion de ce lieu magnifique mais aussi ne pas trop en parler pour qu’ils puissent en conserver l’essence.
Merci pour cet article. J’y étais debut Juillet pour de la rando. Je confirme, le coin est sublime, le camping parfait, du vrai camping.
L’ambiance reste tres alpinisme/escalade a mon gout, un peu moins accés rando, cependant les chemin GR sont formidable. En 10j je n’ai croisé qu’un seul trailer. Je dois avouer que ca grimpe dru dans le coin, et je ne me serais pas attardé a courir, j’ai pas le cardio pour ca. Cependant pour ceux qui veulent faire du denivelé, y’a moyen de ce faire plaisir !
Tout à fait ! Tu as raison sur tous les points ! C’est vrai que c’est très alpi et grimpe et justement je trouve que c’est ça qui en fait le charme 😉
[…] Le rendez-vous est donné à Pont dans la vallée de Valsavarenche. Cette vallée possède le charme sauvage de ses bouts-du-monde alpin. Vous savez celui où l’isolement et la beauté immaculée de la montagne vous prend aux tripes dès que vous osez porter votre regard sur un des ses sommets ! J’avais eu le même sentiment l’année dernière dans les Écrins à Ailefroide. […]