Cabanes Nutchel

Aujourd’hui, je vous emmène pour un weekend nature aux cabanes Nutchel en Forêt d’Anlier. La météo fut purement ardennaise mais cela ne nous a pas empêché de déconnecter et profiter d’un des plus grands massifs forestiers de Belgique. Profitant de ces cabanes, j’ai ainsi pu partir à la découverte de la Forêt d’Anlier sous une météo dantesque révélant des paysages sombres et gothiques à souhait ! Vous me suivez ?

L’amour des cabanes

Lorsque les cabanes Nutchel m’ont proposé de venir essayer leurs cabanes, j’ai hésité. En effet, je n’ai presque jamais fait d’articles (ou très peu) sur les hébergements. De fait, sur ce blog, mon objectif est de vous “mettre dehors” pour profiter des plaisirs simples de la nature. Seulement voilà, les cabanes Nutchel ne contredisent absolument mon amour pour la simplicité. Au contraire, elles correspondent même parfaitement à mon amour des cabanes.

La simplicité d’une cabane : un feu de bois, des bougies et une fenêtre ouverte sur le monde

Vous commencez à connaître passion pour les cabanes. Dès que je vais en Scandinavie, je ne peux m’empêcher d’aller passer une nuit couper du monde que cela soit dans un vieux phare dans les Alpes de Lyngen, dans une cabane en bois sur l’île de Senja ou encore lors de mon expédition packraft en Laponie finlandaise. Les cabanes Nutchel ne sont pas si différentes. Ici aussi, il n’y a point d’eau courante, d’électricité (ou très peu) mais plutôt la simplicité d’un poêle à bois et d’un éclairage à la bougie… Bref, c’est un peu l’âme scandinave au sud de la Belgique.

Les cabanes Nutchel

Les cabanes Nutchel sont situées à Martelange à la frontière luxembourgeoise. Malgré le grands nombres de cabanes, je n’ai jamais eu l’impression d’être “les uns sur les autres”. Chaque cabane est disposée de telle sorte à avoir le moins de vis-à-vis possible avec les autres. Résultat, on a l’impression d’être isolé au milieu des bois. Il existe différents types de cabanes allant de celles pour 2 personnes à 6 personnes ! Certaines ont des bains nordiques, d’autres une terrasse en étage mais toutes ont la même philosophie : simplicité et retour (presque ^^) à l’essentiel.

Chez Nutchel, on vous invite à couper vos téléphones et à profiter. Nous y avons passé trois nuits (les locations couvrant les weekends incluent toujours 3 nuits). J’ai ainsi pu profiter de la Forêt d’Anlier toute proche en journée et revenir au coin du poêle en soirée. Ce sont des schémas de journée comme je les aime, a fortiori avec les la météo que nous avons eue pendant le weekend… Je ne vous dit pas le plaisir d’un thé chaud et d’un feu quand vous revenez de 15 bornes sous la drache !

Radelange en bordure de la Forêt d'Anlier

Se perdre en Forêt d’Anlier

Sous la pluie ardennaise

La Forêt d’Anlier est un des plus grand massif de l’Ardenne. Malgré ce statut de forêt impénétrable, je n’ai jamais pris le temps de partir à sa découverte. Le weekend aux cabanes Nutchel était donc l’occasion rêvée pour explorer les environs. La météo était vraiment catastrophique mais cela ne m’a pas empêché de profiter d’ambiances aussi étranges que fantastiques. Le samedi, je suis donc parti des cabanes pour explorer la partie du massif située au sud-ouest de Martelange. Comme quoi, la météo est surtout une affaire de vêtements outdoor comme ceux trouvés sur Equipement aventure.

Il n’ya pas de mauvaises météos, il n’y a que de mauvais vêtements

Parti de bonnes heures des cabanes Nutchel, je m’extirpe de la vallée embrumée et pluvieuse pour m’enfoncer dans le massif forestier. La pluie a transformé chaque infime petite rigole en torrent. Certains ponts sont recouverts par l’eau ce qui m’oblige à jouer les équilibristes sur les cailloux et autres troncs d’arbres qui jonchent le sol. Malgré les trombes d’eau, je trouve un peu de protection dans les sapinières. Cela me permet de casser la graine et me faire une kuksa de café. Malgré la pluie, il se dégage une ambiance mystique et sombre. J’ai toujours été convaincu que l’Ardenne, comme l’Ecosse ou la Bretagne, ne se révèle totalement que sous une météo aussi rude que le territoire.

Dans la brume gothique

Le lendemain, la météo nous laisse un semblant de répit. Pour une fois, je décide de me fier à une randonnée existante : la promenade des romains. Elle démarre à la Maison du Parc de la Haute-Sûre Forêt d’Anlier pour traverser Martelange et s’élever vers les forêts qui dominent le village. Vu la météo de la veille, nous nous sommes retrouvés dans la brume et les arbres sans parures émergeaient comme de pauvres squelettes damnés… Excusez mon lyrisme mais ces paysages ont toujours été pour moi une source intarissable d’inspiration. J’ai toujours préférés l’obscurités de l’hiver à l’éclatante luminosité estivale, sans doute des restes de ma passion pour le romantisme allemand.

La brume enveloppait le paysage d’un linceul dramatique. De son côté, l’obscurité des sapinières creusaient la tombe d’une journée sans retour, esseulée dans la triste solitude d’un conte gothique.

Partagés entre forêts désolées et sapinière, l’ambiance “burtonienne” nous emmênait par la main dans un univers étrange et fantastique. Pourtant, il s’agit de l’Ardenne, de notre Ardenne comme certains se plaisent à l’appeler. Pour celui qui n’est pas un adorateur de la forêt, l’Ardenne est sans doute une destination ennuyeuse mais, pour celui qui se plait à contempler chaque arbre comme une entité propre et distincte, elle est un puit d’inspiration sans fin. Je suis émerveillé par le panel de variation qu’une même forêt peut offrir à chaque saison. Dès lors, malgré la petite distance de cette balade, on touche à la grandeur de l’Ardenne.